Kenya : Facebook menacé de suspension

Reuters.

L’organisme kenyan de surveillance de la cohésion ethnique donne sept jours à Facebook pour éradiquer les discours d’incitation à la haine sur sa plateforme, relative aux prochaines élections présidentielles.  Faute de quoi ses opérations seront suspendues dans ce pays qui a déjà connu de violents heurts interethniques.

Facebook a une semaine pour mettre de l’ordre dans le contenu de ses pages relatives aux élections présidentielles du 09 août prochain. Par cet ultimatum, le pays ordonne à la firme américaine du groupe Meta de lutter contre les discours de haine sous peine de suspension. La Commission nationale du Kenya pour la cohésion et l’intégration (NCIC) a fait état de l’usage sur Facebook d’un langage abusif et incendiaire sur certaines pages du réseau social. En cas de non respect des directives de la NCIC, la société sera interdite dans le pays le mois prochain.

« Nous avons essayé de diffuser des messages de paix sur Facebook, qui les a supprimés. Nous n’avons pas été en mesure de lutter contre les discours de haine sur la plate qui a censuré nos message de paix », a déclaré la NCIC par l’intermédiaire de son commissaire Danvas Makori.

Le Kenya organise des élections présidentielles prévues le 09 août prochain, créant de vives tensions entre partisans du pouvoir d’Uhuru Kenyatta et de l’opposition. Le pays d’Afrique de l’Est a connu dans le passé de violents heurts interethniques qui ont émaillé des élections.

Prévenir le scénario de 2007

Les violences post électorales de 2017 restent encore fraiches dans les mémoires au Kenya. A l’époque les élections présidentielles remportées par Mwai Kibaki avaient fait 1200 morts, mettant en cause Uhuru Kenyatta, accusé d’avoir co-orchestré les violences à caractère ethnique. Élu à la présidence du Kenya en mars 2013, Kenyatta  a du répondre des accusations de crime contre l’humanité devant la Cours pénale internationale (CPI). Le 05 décembre 2014, les procureurs de la CPI ont annoncé l’abandon des charges contre lui faute de preuves. Le spectre de violences interethniques plane toujours sur les prochaines élections. Ce qui pousse les autorités de Nairobi à rester vigilants quant aux contenus diffusés sur les réseaux sociaux dont Facebook, qui fait régulièrement sujet de discorde. La plateforme a fait l’objet de plusieurs allégations à travers le monde au cours des dernières années, notamment pour violation du droit à la vie privée dans de nombreux pays.

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