Tribune : Institutions de Bretton Woods – des Assemblées annuelles plus studieuses que jamais

(Crédits : Dr)

Réunis à Washington, du 10 au 16 octobre 2022, aux Assemblées annuelles des Conseils des gouverneurs du Fonds monétaire international (FMI) et du groupe de la Banque mondiale, des dirigeants du secteur public, notamment gouverneurs de banques centrales, ministres des Finances et du développement… du privé, mais aussi des universitaires et autres experts, ont planché sur les grands dossiers mondiaux de l’heure. Loin d’être une série de rencontres de plus, elles ont tablé sur comment contourner une austérité qui perdure.

Comme à l’accoutumée, la conjoncture économique mondiale, le développement international, le système financier, la lutte contre la pauvreté, l’efficacité de l’aide, le développement durable de toutes les régions du monde ont été au centre des différentes manifestations qui ont ponctué les Assemblées annuelles 2022 des institutions de Bretton Woods. Sauf que cette année, elles se sont déroulées dans un contexte particulier, marqué par des crises multiples, nombre d’experts et de décideurs d’ailleurs évoqué une bouée de sauvetage au profit des populations et de la planète. On pourrait résumer ces rencontres 2022 par comment faire pour affronter les défis d’un monde incertain. Il s’agissait donc de réfléchir sur des perspectives d’économies mondiales qui se sont assombries par, ce que d’aucuns nomment, une guerre insensée entre la Russie et l’Ukraine et d’autres conflits larvés. En Afrique, si certains pays ont fait montre d’une résilience appréciable, il n’en demeure pas moins que la croissance restera modérée, autour de 3,7% en 2023, concomitamment à la demande mondiale, aux investissements extérieurs directs, à l’inflation et à l’augmentation des taux d’intérêt- les guerres et conflits sont passés par là. Comme si tout cela ne suffisait pas, les séquelles de la crise sanitaire ont exacerbé des surendettements.

Une lueur d’espoir, en dépit d’une conjoncture difficile

Dans un programme riche et varié, il a été question de mettre en place une feuille de route pour affronter les multiples crises dans un environnement volatil. Entre autres conférences et tables rondes, l’Etat de l’Afrique n’a pas été occulté. Les différents intervenants, ministres des Finances, du Budget… voient en cette période de turbulence, des opportunités dans ce continent, en sondant les nouvelles pistes, en protégeant les acquis de ces dernières années, notamment maintenir les filets sociaux et la stabilité des prix, la poursuite de l’essor du secteur primaire, accélérer l’industrialisation…  Pour agir de façon résolue et coordonnée et atteindre une plus grande résilience, Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI et David Malpass, président du groupe de la Banque mondiale, ont montré la voie à suivre. Ce dernier n’a pas manqué de préciser que 70 millions de personnes risquent de basculer dans la pauvreté, une croissance mondiale revue à la baisse de 3% à 1,9%… et une crainte à une récession. Dans ce sillage, les participants ont eu des échanges avec la société civile, sur la croissance inclusive ainsi que sur l’alimentation et l’énergie, au lendemain de la séance d’ouverture.

A lire aussi : Benin : 200 millions de dollars de financement de la Banque mondiale

En gros, les pays en développement et l’Ukraine ont sollicité, au cours de ces Assemblées 2022, plus d’accès aux ressources concessionnelles et des institutions multilatérales, à travers le Fonds de résilience, le fonds de lutte contre l’insécurité alimentaire, le fonds pour la technologie propre, ainsi que la réallocation des DTS à hauteur de 100 milliards $, contre 45 milliards $ actuellement. Aussi, il a été question de candidatures au cadre commun de la BM, à des programmes et mécanismes de garantie de la Miga (Agence multilatérale de garantie des investissements) auprès des donateurs… Le constat est que les soutiens sont différenciés suivant les régions du monde. Compte tenu de la crise en Europe, une table ronde a justement ausculté l’Ukraine, en guerre depuis 8 mois contre la Russie, ainsi que les assistances et soutiens additionnels demandés, à coups de milliards de dollars – 38 milliards de dollar pour déficit budgétaire, 17 milliards pour la reconstruction d’infrastructures vitales… mécanisme de garantie contre les risques militaires. Pourtant des estimations de récupération et de reconstruction font état de 349 milliards. La Banque mondiale va mobiliser environ 6 milliards de dollars, en plus des 11, 530 milliards déjà mobilisés. Le même jour, des participants se sont penchés sur les voies et moyens pour « Investir dans l’éducation » avant d’enchainer le 15 octobre sur une conférence, portant sur « Conclave sur le capital humain ».    

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici