UNESCO – Rapport mondial de suivi de l’éducation 2021-2022 :  Quel rôle pour le privé ?

Mandatory Credit: Photo by Christophe Petit Tesson/Epa/REX/Shutterstock (8452196a) View of the Unesco's Great Conference Room During the 38th Session of the United Nations Educational Scientific and Cultural Organization (unesco) General Conference at the Unesco Headquarters in Paris France 09 November 2015 the 38th Session of the Unesco General Conference Runs From 03 to 18 November 2015 France Paris France Unesco Bolivia - Nov 2015

Il n’y a aucun système éducatif dans lequel les acteurs non étatiques ne sont pas impliqués. En Afrique et dans d’autre régions du monde comme l’Asie et l’Amérique latine, la part de l’éducation par les écoles privées ne cessent de gripper face à la détérioration de l’enseignement par le public.

Sans les acteurs non étatiques, l’éducation de 350 millions d’enfants supplémentaires va relèver de la responsabilité de l’État. Mais l’engagement non étatique affecte également les manuels scolaires qu’ils utilisent, la nourriture dans leurs cantines, le soutien supplémentaire qu’ils reçoivent, les compétences qu’ils acquièrent et bien plus encore a révélé le Rapport mondial de suivi de l’éducation de l’Unesco 2021-2022. Près de 9 personnes sur 10 pensent que l’éducation est avant tout publique. Mais ce soutien s’est progressivement érodé dans plusieurs pays à revenu faible ou intermédiaire. Là où les écoles publiques sont rares et leur qualité s’est détériorée, de nombreuses familles ont opté pour le privé. La part des établissements privés dans le monde a augmenté de sept points de pourcentage en une dizaine d’années : à 17 % en 2013 dans le primaire et à 26 % en 2014 dans le secondaire. Elle est depuis restée constante.

L’éducation source d’érosion des budgets des ménages modestes

En Asie centrale et du Sud, la part des inscriptions dans le privé est de 36 % dans le primaire et de 48 % dans le secondaire. L’enseignement public n’est pas gratuit. Les ménages représentent 30 % des dépenses totales d’éducation dans le monde et 39 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire des pays. Une partie provient de familles plus riches qui essaient de donner un avantage concurrentiel à leurs enfants. Mais une grande partie est consacrée à l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire que les gouvernements se sont engagés à fournir gratuitement. Environ 8 % des familles empruntent pour payer leurs études, ce chiffre atteignant 12 % dans les pays à faible revenu et 30 % ou plus en Haïti, au Kenya, aux Philippines et en Ouganda.

L’éducation publique n’est pas souvent inclusive

De nombreux systèmes d’éducation publique ne parviennent pas à empêcher la stratification et la ségrégation. Un indice de diversité sociale dans les écoles, basé sur les données du Programme international pour le suivi des acquis des élèves, a révélé que l’Argentine, le Brésil, le Chili et le Mexique ont des niveaux de stratification élevés similaires en 2018. Le Chili a tendance à être critiqué pour la part élevée d’établissements privés dans son système. Aucun type de prestataire n’offre une éducation de meilleure qualité qu’un autre. Dans un échantillon de 49 pays, les plus riches ont près de 10 fois plus de chances que les pauvres d’aller à l’école privée. Et les parents qui peuvent choisir des écoles le font en raison des croyances religieuses, de la commodité et des caractéristiques démographiques des élèves plutôt que de la qualité, sur laquelle ils disposent rarement d’informations suffisantes.

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