Chronique: Comment booster la création en Afrique ?

Le constat reste alarmant. Les budgets de la plupart des pays africains réservent une portion congrue à la R&D. N’est-il pas venue l’heure de repenser tous ces programmes autour de la recherche et l’innovation dans les facultés des universités, autres centres de recherche, écoles de formation professionnelle, écoles d’ingénieurs, entreprises… ? Nous le croyons et militons à des taux à deux chiffres- au moins 10% des investissements- singulièrement, en impliquant autant le public que le privé.

Pour avoir superviser plusieurs dizaines de pitchs de startups parmi les meilleures en Afrique et dans la diaspora, nous avons su apprécier toute la créativité. Des innovations dans des périmètres très larges, allant de la médecine à l’agriculture, en passant par les utilités (électricité, assainissement…), vaccination, process et équipements… ont été présentées. Malheureusement, aucun accompagnement dans des démarches pour breveter inventions et marques. Comment comprendre que dans un continent, où plus de 600 millions de foyers sont sans électricité, un générateur électrique autonome inventé en 2019 reste toujours à l’état de prototype ?

A titre de comparaison, le Global Innovation Index 2022 (Indice mondiale de l’innovation) révèle que la Suisse, les Etats Unis, la Suède sont en tête du classement mondial de l’innovation. Aussi, la Chine est proche du Top 10, tandis que des économies émergentes, telles que de l’Inde et de la Turquie, affichent un essor rapide et intègrent le Top 40.

Pourtant sur le portail de la propriété intellectuelle de l’OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle) ipportal.wipo.int, guichet unique virtuel, le fait de déposer brevets, marques, dessins et modèles, indications géographiques et appellations d’origine, est facilité. Néanmoins pour le paiement, nos Etats ne mobilisent pas des ressources ou ne profitent pas de collaborations dans le cadre de partenariats bien définis avec des pays émergents, à l’image de celle du Brésil et du Japon pour développer la culture du soja au Mozambique, ou encore du Green Super Rice de la Chine avec plusieurs pays. Rappelons que 72 millions de $/an permettraient de réaliser les OMD, 3 millions de $/an de vacciner tous les enfants des pays pauvres, 10 millions de $/an de doubler les investissements dans la R&D sur l’agriculture tropicale…

Article publié le 22/11/2022

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