Pétrole : Face à Eni et Shell le Nigéria de nouveau débouté

Dans l’affaire du bloc pétrolier offshore OPL 245 le Nigéria a de nouveau essuyé un revers face aux majors pétrolières Eni et Shell. Le pays qui espérait une indemnisation dans ce dossier qui date de plus d’une décennie a été débouté par la cour d’appel de Milan.
Déjà, les procureurs avaient abandonné les poursuites pénales connexes, innocentant Eni et Shell, ainsi que plusieurs cadres dirigeants dont le directeur général d'Eni, Claudio Descalzi

Dans l’affaire du bloc pétrolier offshore OPL 245 le Nigéria a de nouveau essuyé un revers face aux majors pétrolières Eni et Shell. Le pays qui espérait une indemnisation dans ce dossier qui date de plus d’une décennie a été débouté par la cour d’appel de Milan. Retour sur une affaire rocambolesque.

Une cour d’appel de Milan a rejeté vendredi la demande d’indemnisation du Nigéria de 1,092 milliard de dollars contre le groupe énergétique italien Eni ENI et Shell. Une décision prise dans le cadre d’une procédure civile relative à un contrat pétrolier de 1,3 milliard de dollars. Déjà, les procureurs avaient abandonné les poursuites pénales connexes, innocentant Eni et Shell, ainsi que plusieurs cadres dirigeants dont le directeur général d’Eni, Claudio Descalzi. Le verdict porte sur l’une des plus importantes affaires de corruption présumée de l’industrie pétrolière. Il s’agit d’un accord dans lequel Eni et Shell ont acquis le champ pétrolier offshore OPL 245 en 2011 pour régler un différend de longue date sur la propriété.

Soupçon de corruption

La licence du bloc pétrolier offshore OPL 245 du Nigéria a expiré, a confirmé Eni en réponse aux questions posées lors de leur assemblée générale annuelle de 2021. La licence pour le bloc, estimée à 482 millions de barils de pétrole, a expiré le 11 mai. Soit dix ans après que Shell et Eni aient payé 1,3 milliard de dollars pour la licence dans le cadre d’un accord émaillé d’un scandale qui avait déclenché de nombreuses enquêtes et procès criminels. Cependant, en dépit de l’expiration de la licence, le champ a été comptabilisé comme un actif dans les comptes de la société Eni pour 2020. La major pétrolière italienne a reconnu que cela devra peut-être être réévalué « lors de la préparation des prochaines informations financières ». De son côté, Shell a estimé la valeur de sa part à 50 % dans la licence en 2020, a expliqué l‘ONG globale witness.
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Eni a demandé en 2018 que le Nigeria convertisse la licence en une nouvelle licence d’exploitation pétrolière, dans le cadre des approbations gouvernementales nécessaires pour accélérer le forage. En mars 2019, le président Buhari a rejeté la demande et déclaré qu’aucune autre demande ne serait prise en compte tant que les procédures pénales et civiles de Milan et de Londres concernant l’accord de 2011 n’auraient pas été conclues. Depuis la réponse de Buhari, les filiales nigérianes d’Eni et de Shell ont également été accusées au Nigeria de corruption dans le cadre de l’accord : elles ont nié les actes répréhensibles et le procès se poursuit. La licence a expiré avant la fin des procédures judiciaires de Milan et du Nigeria. En mars 2021, Shell, Eni et d’autres accusés ont été acquittés à Milan pour des accusations de corruption internationale présumée dans le cadre de l’accord. Cette même cour a rejeté en appel ce vendredi 10 novembre la demande d’indemnisation du Nigéria de 1,092 milliard de dollars contre le groupe énergétique italien Eni et Shell. Le verdict intervient alors que le Nigéria tente de convaincre de sa capacité à endiguer la corruption dans le secteur pétrolier.

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