Chronique : pour que sonne le glas d’une émigration clandestine

La tension, voire la psychose, reste forte, dans la mesure où la Tunisie compte de nombreux ressortissants dans des pays d’Afrique au Sud du Sahara, et sa balance commerciale est largement excédentaire avec eux. Aussi, dans bien des branches, telles que la pharmacie, les énergies renouvelables, l’industrie céramique, le digital (Crédit : Dr).

Selon l’OMS, ce sont plus de 20 000 de morts parmi les migrants clandestins qui traversent la Méditerranée pour se rendre en Europe. Ceux originaires de pays au sud du Sahara constituent un lot non négligeable. Pire ce sont des jeunes et quelques fois des mineurs qui se noient ! Dans les pays de transit les tensions montent sans cesse. Pourtant des solutions existent pour atténuer le phénomène et fixer une bonne partie de cette jeunesse dans son pays d’origine.  

Les récents propos du président tunisien Kaïs Saïed, à l’endroit des migrants clandestins noirs ressortissants d’Afrique au sud du Sahara, n’ont pas fini de faire couler beaucoup d’encre. Si des partisans à la cause d’un chef d’Etat en mal de popularité, face à des crises successives, ont marché pour le défendre, fort heureusement un vaste pan de la population tunisienne est sorti, par la suite, pour manifester sa solidarité aux migrants sans papiers. La tension, voire la psychose, reste forte, dans la mesure où la Tunisie compte de nombreux ressortissants dans des pays d’Afrique au Sud du Sahara, et sa balance commerciale est largement excédentaire avec eux. Aussi, dans bien des branches, telles que la pharmacie, les énergies renouvelables, l’industrie céramique, le digital… elle y est bien positionnée ou garde de fortes ambitions. Au Maghreb, ce cas n’est pas isolé, en termes de heurts, de maltraitances ou d’amalgames envers les noirs africains migrants clandestins. Ils doivent cesser !

Mettre un terme au recensement de statistiques tragiques

Les récents cas de massacres à la frontière maroco-espagnole, à l’entrée des enclaves de Sebta et Melilla, entre la police marocaine et ces migrants- il y eut plusieurs morts- mais aussi d’esclaves et de traitements inhumains en Libye, de refoulés dans le désert en Algérie ou de massacres de réfugiés soudanais et érythréens en Egypte… ont fini par outrer les ONG défenseurs des Droits de l’homme, la société civile et des décideurs de tout bord. Pour autant, le phénomène perdure. Depuis le naufrage dramatique d’octobre 2013, au large de Lampedusa, qui avait fait 360 morts, la Méditerranée continue de compter plus de 50% des décès migrants et réfugiés dans le monde. Chaque année, le nombre de décès varie entre 2 000 et 3 000 morts dans cet espace. Les bateaux de sauvetage, en rade de ports qui les refusent, de bébés morts échoués… ne choquent presque plus !

Des pistes de solutions

Nous croyons que la grande majorité des clandestins sont à la quête d’un eldorado. Un eldorado, chimérique du reste. Pourtant pour peu que les états émetteurs adoptent des approches de développement inclusif, cette grande misère sera aux oubliettes. Il est vrai que ces pays ne pourront pas faire l’économie d’infrastructures de base, avec des cités agréables à vivre, bien reliées par des réseaux denses de transport, sans pénurie d’énergie et bien assainies. Cette option régalienne nécessite un plein emploi qui retiendrait des jeunes piaffant d’impatience de fonder une famille, avoir un toit et soutenir leurs familles respectives. Ces pouvoirs en place gagneraient à poser les bases da passerelles entre les secteurs primaire et secondaire. Dans la transformation de ressources naturelles, exploitées sur place, ressort des milliers d’emplois.

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Au niveau microéconomique, une fois que les marchés sont déterminés, au préalable- je dis bien, en amont- l’accélération se ferait via des structures de garanties où seraient logés tous les fonds de soutien au financement de la PME, TPME et de l’entreprise individuelle (Auto-Entrepreneur), des aménageurs-développeurs, initiateurs de Zones industrielles et autres Plates formes industrielles intégrées P2I, plateformes offshore…, des programmes transparents d’accompagnement à l’innovation et aux startups, sélectionnées après pitchs devant des jurys d’expérimentés totalement désintéressés… Bien entendu, la mayonnaise ne pourra prendre sans un système financier et bancaire bien structuré, mobilisateur de l’épargne et investisseur à souhait avec des taux d’intérêt loin d’être usuriers, un regroupement des micro-banques existantes sur le marché, et last but not least un patronat unifié, interlocuteur pertinent et force de propositions d’agendas de croissance.

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