Au Sénégal, les nouvelles autorités qui ont fait de la transparence une promesse électorale, procèdent aux premières poursuites judiciaires pour malversations dans le cadre de la gestion du fonds Covid-19. Hauts fonctionnaires, artistes, animateurs et anciens ministres sont en lice.
Ils sont une trentaine à être convoqués par la justice la semaine dernière, pour aider à démêler le scandale politico-judiciaire de la gestion jugée frauduleuse du fonds Covid-19 au Sénégal. Cinq anciens ministres du gouvernement de l’ex-président Macky Sall sont désormais dans le viseur de la justice. Ces derniers sont parmi une liste de trente personnalités du show-business, du sport, de la politique. Des centaines de millions de Fcfa soit plusieurs dizaines de milliers d’euros ont été remis à des animateurs, artistes, sportifs ou communicateurs traditionnels, considérés comme des relais communautaires pour redistribuer et faire passer le message, de la prévention et des mesures d’hygiène à adoptées, auprès des couches populaires où ils ont une forte audience.
Un dossier lancé sous Macky Sall
Baptisé « Force Covid-19″, ce fonds, financé par l’Etat sénégalais et des bailleurs pour un montant de 1.000 milliards FCFA (1,5 milliard d’euros) sous l’ancien président Macky Sall, était notamment destiné à renforcer le système sanitaire, à soutenir les ménages, le secteur privé et à maintenir les emplois. Dans un rapport d’audit publié en décembre 2022, la Cour des comptes a relevé plusieurs irrégularités dans la gestion de ce fonds. Il s’agit notamment des surfacturations à hauteur de 2,7 milliards de francs CFA (4,1 millions d’euros) dans l’achat de riz destiné aux ménages défavorisés et d’un montant de 42 millions de francs CFA (environ 60.000 euros) pour l’acquisition de gel hydro-alcoolique. Ils sont poursuivis pour « détournement de deniers publics, escroquerie, concussion et corruption », déclaré le procureur à la presse. En riposte, les partisans de l’ancien régime dénoncent une chasse aux sorcières initiée par le régime populiste du PASTEF à cours d’idées et de compétences, face aux Sénégalais de plus en plus impatients de voir les nombreuses promesses électorales se réaliser.
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