Finance : la RDC en crise se dote d’un fonds d’appui aux investissements stratégiques 

La RDC s'est doté d'un fonds pour financer les investissements stratégies du pays dont l'intégrité territoriale est soumise constamment des défis face aux conflits dans l''Est qui dure depuis des décennies. Photo : Ministre des Finances de la RDC, Doudou FWAMBA Likunde Li-BOTAY. Crédit : DR.

Le futur Fonds d’investissement stratégique de la République démocratique du Congo (RDC) aura pour mission la mobilisation et la structuration des financements en vue d’accélérer la mise en oeuvre de la stratégie nationale de développement du pays d’Afrique Centrale. L’objectif est de mieux accompagner les mesures prévues dans le cadre de l’inclusion territoriale, la diversification de l’économie, ainsi que le renforcement de la souveraineté nationale du pays plongé dans la guerre depuis plusieurs décennies.

La RDC s’est doté d’un fonds pour financer les investissements stratégies du pays dont l’intégrité territoriale est soumise constamment des défis face aux conflits dans l »Est qui dure depuis des décennies. C’est dans ce contexte que le Ministre des Finances de la RDC, Doudou FWAMBA Likunde Li-BOTAYI, a annoncé le 15 août 2025 à la suite du conseil des ministres, le projet de décret portant statut, organisation et fonctionnement d’un établissement public dénommé le Fonds d’investissement stratégique de la République démocratique du Congo.  Concrètement, il s’agit de structurer des financements innovants, d’investir dans les actifs stratégiques y compris les infrastructures, l’immobilier, l’énergie, les technologies émergentes, l’agriculture, ainsi que l’industrie, afin de stimuler le développement économique durable et ce, en adéquation avec le programme d’investissement public. l’autre objectif affiché est de tenir, gérer et valoriser, rentabiliser les actifs publics mentionnés en annexe en facilitant leur intégration dans les projets d’investissement à forte valeur ajoutée. Il est question d’assurer une gouvernance transparente et rigoureuse en matière de gestion de fonds publics, de bonnes pratiques et de normes environnementales, en respectant le principe de responsabilité financière et de performance.

Le fonds va « Promouvoir le co- investissement avec ses propres ressources aux côtés des partenaires institutionnels et privés, tant nationaux qu’internationaux pour accroître la capacité d’investissement et optimiser la rentabilité des actifs du Fonds », précisé le communiqué ministériel

Autres attributs du futur Fonds d’investissement stratégique est de servir de levier financier pour le développement du pays en facilitant l’accès aux financements internationaux et en participant à des initiatives stratégiques en faveur de la croissance et de la création d’emplois et le développement du secteur privé national. Il devrait également se charger de gestion gestion du secteur fiduciaire de certains projets d’investissement public, de financer ses ressources propres et/ou extérieures conformément à la réglementation spécifique applicable. Cependant aucune information n’a encore était fournies sur les modalités concrètes de financement dudit fonds dans un pays, riche en ressources naturelles, mais plongé dans la guerre depuis des décennies.

Un pays en crise politique et sécuritaire

L’est de la RDC désormais sous contrôle des groupes rebelles est extrêmement riche en minerais (coltan, or, diamants, cobalt, etc.). Le contrôle de l’exploitation et du commerce de ces ressources constitue une source majeure de financement pour les groupes armés et les milices. Cette prédation minière est au cœur des dynamiques de violence. L’absence d’une gouvernance forte, la corruption endémique et la défaillance des institutions étatiques ont créé un vide sécuritaire. L’armée congolaise (FARDC) est souvent mal équipée, mal commandée et minée par la corruption, ce qui l’a rendue inefficace pour venir à bout des rébellions. La violence entrave l’agriculture, le commerce et le développement économique, aggravant la pauvreté et poussant les jeunes à rejoindre les groupes armés par manque d’alternatives.

A lire aussi : RDC : marché de « gré à gré » dans l’extraction du gaz du lac Kivu ?