Les besoins de financement sont colossaux en Afrique. Il existe de nouvelles pistes de financement qui peuvent permettre à l’Afrique de mobiliser les ressources nécessaires pour réaliser ses objectifs de développement durable, à la condition d’être combinées à une gestion économique saine et à des politiques de développement efficaces.
Chaque pays africain a ses propres besoins et spécificités. Il n’y a pas de solution unique ou de panacée, en matière de financement du développement. Par conséquent, il est crucial d’adapter les stratégies de financement aux contextes nationaux et de mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation rigoureux pour mesurer l’efficacité des différentes approches. Toujours est-il que, partout sur le continent, face à l’accroissement des besoins en financement pour le développement économique et social, et la raréfaction des ressources traditionnelles, l’Afrique peut explorer et disposer de nouvelles pistes de financement plus adéquates et innovantes. En mobilisant de façon accrue des ressources domestiques, par un élargissement de l’assiette fiscale, en améliorant la collecte des impôts, en luttant contre la fraude fiscale, via une transition de l’économie informelle à celle formelle, il est possible d’augmenter considérablement les recettes publiques. Aussi, par le renforcement de la transparence et la responsabilisation dans la gestion des finances publiques, nos pays peuvent optimiser l’utilisation des ressources disponibles.
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Développer des marchés financiers nationaux, en facilitant l’accès au financement pour les entreprises et les ménages, par le biais de l’émission d’obligations et d’autres instruments financiers, constituent également des voies non négligeables pour financer son économie en Afrique. Sur un autre registre, nous gagnerions à user et abuser du financement innovant. Des pistes allant des diaspora Bonds, obligations émises par les gouvernements africains et souscrites par la diaspora africaine pour financer des projets de développement, aux Sukuk (obligations islamiques, en passant par le financement basé sur le climat (fonds dédiés à la lutte contre le changement climatique) ou par les partenariats public-privé (PPP), sont à la portée des pays africains pour mobiliser des investissements privés dans des projets d’infrastructures et d’autres secteurs clés.
Renforcement des capacités institutionnelles et diversifier les sources de financement
Des données fiables sont essentielles pour la prise de décision éclairée en matière de financement du développement, d’où l’importance d’améliorer la qualité des statistiques. On ne le répétera jamais assez, il s’agit aussi de renforcer les cadres juridiques et réglementaires, en créant un environnement juridique et réglementaire propice à l’investissement privé. Renforcer les capacités institutionnelles revient aussi à développer les compétences en gestion financière. Renforcer les capacités des gouvernements et des institutions africaines permettra de gérer efficacement les ressources financières. En diversifiant ses sources de financement, l’Afrique peut sonder la coopération Sud-Sud entre pays africains et d’autres pays en développement. Outre partager les expériences et les bonnes pratiques en matière de financement du développement, une telle coopération constitue une source de financement non négligeable. Explorer les opportunités d’investissement auprès des fonds souverains d’autres pays ou encore mobiliser des ressources auprès des fondations philanthropiques et des organisations caritatives, constituent des pistes supplémentaires de financement adéquat.
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