Chronique : surfer sur la filière or bleu en Afrique

Selon l’OCDE, les océans rapportent une valeur ajoutée de 1 500 milliards de dollars par an à l’économie mondiale. Pour tirer profit de l’or bleu, il est essentiel à l’Afrique d’identifier les domaines porteurs, faciliter l’acte d’investir, miser sur la R&D, renforcer les infrastructures et capacités, exploiter l’énergie bleue, la biotechnologie marine et veiller à la protection de l’environnement marin. (Crédit : DR).

L’Afrique regorge d’opportunités dans le domaine de l’économie bleue, allant de la construction navale à l’exploitation des ressources halieutiques en passant par le tourisme balnéaire. En tirant parti du potentiel et en relevant les défis, l’Afrique peut bénéficier de cette manne et faire de l’économie bleue un moteur de croissance inclusive, de création d’emplois et de développement durable pour le continent.

Selon l’OCDE, les océans rapportent une valeur ajoutée de 1 500 milliards de dollars par an à l’économie mondiale. Pour tirer profit de l’or bleu, il est essentiel à l’Afrique d’identifier les domaines porteurs, faciliter l’acte d’investir, miser sur la R&D, renforcer les infrastructures et capacités, exploiter l’énergie bleue, la biotechnologie marine et veiller à la protection de l’environnement marin. Parmi les domaines porteurs, nous croyons que la construction navale occupe une place de choix. La demande croissante en navires de pêche – loin de frêles barques et pirogues), de transport et de tourisme ouvre des perspectives prometteuses pour les chantiers navals africains. Des investissements dans la modernisation des infrastructures et la formation de la main-d’œuvre qualifiée sont nécessaires pour tirer parti de ce potentiel. Ils favoriseraient la collaboration avec des acteurs internationaux expérimentés pour acquérir un savoir-faire technique de pointe et former une main-d’œuvre qualifiée. En se spécialisant dans des niches, où seront identifier des segments de marché porteurs, tels que la construction de bateaux écologiques ou spécialisés dans la pêche artisanale, pour se démarquer de la concurrence, l’Afrique peut booster ce secteur.

Aller vers une pêche d’une autre dimension

Aujourd’hui, une économie bleue qui se respecte doit être axée sur une pêche durable. Dans notre continent qui possède d’immenses ressources halieutiques, pouvant être exploitées, la durabilité, pour répondre à la demande croissante en protéines alimentaires, reste un impératif. Elle repose sur la mise en place de pratiques de pêche responsable, la transformation et la commercialisation des produits de la pêche sont des domaines clés à développer, la promotion de pratiques de pêche qui préservent les stocks de poissons, respectent le repos biologique et les écosystèmes marins. Bien entendu, sans la protection de l’environnement marin, en luttant contre la pollution marine, la surpêche et la destruction des habitats naturels il est impossible de préserver les écosystèmes marins et garantir la durabilité de l’économie bleue. Le maillon suivant est la valorisation des ressources halieutiques qui passe par le développement d’infrastructures de transformation et de conservation pour accroître la valeur ajoutée des produits de la pêche et répondre aux exigences du marché international. Il s’agira ensuite de diversifier les activités de l’économie halieutique, en explorant des opportunités dans l’aquaculture, la mariculture et la biotechnologie marine.

Les loisirs, le balnéaire…

Sur un autre volet,nous nous devons d’ausculter le fait que les côtes africaines offrent des paysages magnifiques et des sites uniques pour le tourisme balnéaire. Le développement d’infrastructures touristiques durables, la promotion de la diversité culturelle et la protection de l’environnement sont essentiels pour attirer les touristes et maximiser les retombées économiques. Pour ce faire, l’Afrique gagnerait à investir dans l’aménagement durable des zones côtières, en préservant l’environnement naturel tout en créant des infrastructures touristiques de qualité. Le corollaire est la promotion de la culture et du patrimoine.  Nous croyons qu’en mettant en valeur la richesse culturelle et le patrimoine unique, singulièrement l’accueil (Teranga au Sénégal), des destinations africaines peuvent offrir une expérience touristique authentique et différenciée. Des atouts qui pourront être valorisés qu’avec une accessibilité des destinations touristiques et une connectivité accrue, passant par le développement des transports aériens, maritimes et terrestres. Au-delà du tourisme balnéaire classique, il s’agira de proposer une variété d’activités et d’expériences touristiques, allant à l’écotourisme, au tourisme sportif, qui permettent d’attirer une clientèle plus large et de maximiser les retombées économiques.

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Pour la simple et bonne raison que l’économie bleue demeure une filière rentable, il revient aux autorités étatiques africaines de favoriser un environnement favorable aux affaires et renforcer le cadre juridique et réglementaire. Améliorer le climat des affaires, via des politiques gouvernementales incitatives, des infrastructures adéquates et un accès facilité au financement sont indispensables pour attirer les investissements nationaux et étrangers dans l’économie bleue. C’est un préalable pour encourager l’émergence de jeunes entrepreneurs et soutenir les initiatives innovantes dans les domaines liés à l’économie bleue et cela permettrait de diversifier l’économie et de créer des emplois décents. En développant des partenariats public-privé (PPP), essentielle collaboration entre le secteur public et le secteur privé pour financer des projets d’envergure, il est possible de transférer des technologies et développer des compétences dans les domaines clés de l’économie bleue.

Innovation, énergie bleue et biotechnologie marine

 Quant au volet R&D qui permet de miser sur l’innovation et la valorisation des ressources, l’Afrique a intérêt à développer des technologies de pointe, adoptant des technologies innovantes dans la construction navale, la pêche et le tourisme pour améliorer la productivité, la durabilité et la valeur ajoutée des produits et services de l’économie bleue. Investir dans la formation de la main-d’œuvre qualifiée dans les domaines de la construction navale, de la pêche, du tourisme et de la gestion des ressources marines est essentiel pour assurer la compétitivité et la durabilité de l’économie bleue. Il ne faut pas perdre de vue que bien d’autres opportunités existent dans l’économie bleue en Afrique. Nous pouvons en effet gagner plusieurs points de croissance en exploitant l’énergie bleue, telle que l’énergie éolienne offshore ou l’énergie houlomotrice, pour diversifier le mix énergétique et réduire la dépendance aux combustibles fossiles. C’est aussi le cas, en développant des activités de recherche et d’innovation dans le domaine de la biotechnologie marine pour valoriser les ressources marines à des fins pharmaceutiques, nutraceutiques et cosmétiques.

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