Le ministre turc des Affaires étrangères se rendra à Djibouti, la semaine prochaine, pour assister à une réunion ministérielle Turquie-Afrique. Ce sera aussi l’occasion de discuter de l’amélioration de la coopération entre Ankara et le continent, selon plusieurs responsables de son ministère.
La Turquie, membre de l’OTAN, a renforcé sa présence et son influence en Afrique ces dernières années, multipliant ses échanges commerciaux par près de huit, apportant un soutien diplomatique et militaire à certains pays et concluant des accords dans divers domaines. Les responsables ont fait savoir que la réunion de Djibouti évaluerait une conférence précédente, tenue en 2021, et discuterait des mesures possibles pour approfondir la coopération.La réunion se tiendra les 2 et 3 novembre 2024 et réunira des représentants de 14 pays africains, ainsi que le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.
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Réglement de différends et assistance militaire
Cette décision intervient dans le cadre des efforts de médiation de la Turquie pour résoudre un différend entre la Somalie et l’Éthiopie, au sujet d’un accord, selon lequel l’Éthiopie a accepté de louer une partie du littoral du Somaliland, et à un moment où l’Afrique de l’Ouest est aux prises avec une montée du terrorisme. Les responsables ont déclaré que la médiation était difficile, en raison du manque de confiance entre les parties, mais qu’Ankara espérait de bonnes nouvelles, dans les prochains jours. La Turquie a signé mardi un accord de coopération avec le Niger dans le domaine minier, après avoir signé un accord de coopération similaire avec la nation ouest-africaine sur le pétrole et le gaz, en juillet. Interrogés sur l’accord, les responsables ont déclaré que l’autorité turque de recherche et d’exploration minière possédait trois champs d’exploitation d’or au Niger, protégés par les forces de sécurité nigériennes, et prévoyait de démarrer la production d’ici la fin de l’année. La Turquie est en concurrence avec de grandes puissances comme la France, la Russie et la Chine pour s’implanter en Afrique, en nouant des partenariats avec plusieurs nations et en fournissant des drones armés à la Somalie, à l’Éthiopie et à d’autres. La fourniture par la Turquie, d’équipements de défense et de formations militaires, vise à renforcer les « capacités nationales » et à soutenir la lutte contre le terrorisme. « Les pays qui ont acquis des drones turcs ont augmenté leur contrôle au sol dans leur pays », comme le Burkina Faso qui a doublé le niveau de son contrôle sur l’État à 65%, en utilisant des drones turcs.