Niger- La mine d’uranium de Somair, filiale d’Orano, nationalisée

Le groupe nucléaire français Orano vient d’annoncer que les autorités nigériennes ont pris le contrôle de sa mine d’uranium de Somair. Depuis un certain temps, le gouvernement dirigé par l’armée, soucieux de faire bénéficier d’abord le peuple de ses ressources, intensifie la pression sur les investisseurs étrangers, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Au Niger, l’Etat entend prendre le contrôle de la production d’uranium. Orano, compagnie française, présente au Niger depuis l’indépendance de ce pays et qui détenait jusque-là environ 63% de la mine d’uranium de Somair, a indiqué que les décisions prises, lors des réunions du Conseil d’administration n’étaient plus appliquées. Entre autres décisions, Orano déclarait qu’une résolution, adoptée par le Conseil d’administration de Somair, le 12 novembre, visant à suspendre les dépenses liées à la production, afin de préserver les fonds pour les salaires, était délibérément ignorée et que cela « détériorait davantage la situation financière de l’entreprise ». Dans l’ancienne configuration, le Niger détenait le reste des parts de la Somair. Orano confirme aujourd’hui que les autorités nigériennes ont pris le contrôle opérationnel de la société.

Les ressources appartiennent au peuple

Après le coup d’État militaire de l’année dernière, les nouvelles autorités du Niger ont pris la ferme résolution de faire profiter en premier la population des revenus résultant de la production d’uranium qui représente une part importante rapportée au globe. Rappelons que l’uranium est le combustible le plus utilisé pour l’énergie nucléaire. Orano, qui exploite des mines au Niger depuis des années, s’est engagée à « défendre ses droits devant les instances compétentes », afin de permettre à la Somair de fonctionner normalement, sans donner de détails.

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Notons que le Niger représentait environ 15% des approvisionnements d’Orano en uranium lorsque ses mines fonctionnaient à plein régime. Cette compagnie française a dévoilé que l’arrêt des exportations du Niger a été entièrement compensé par la montée en puissance des mines au Canada et au Kazakhstan. Déjà en juin, Orano révélait que le Niger avait retiré un permis d’exploitation à sa filiale d’Imouraren. Par ailleurs, GoviEx Uranium du Canada a déclaré avoir été déchu de son droit de développer un projet d’uranium au Niger en juillet.

Orano a vainement mis en garde, depuis plusieurs mois, contre toute ingérence dans la gouvernance de Somair. Après que les autorités aient stoppé les exportations, l’année dernière, la compagnie a été contrainte de suspendre sa production.