En Afrique au sud du Sahara, les ressources ne manquent pas. Outre des minerais à forte valeur ajoutée, une terre fertile, un climat favorable à l’agriculture, des terres rares et une population jeune et bien formée. N’est-il pas grand temps d’investir dans des projets structurants au lieu de favoriser uniquement une consommation dont la corrélation à la croissance n’est qu’extravertie ?
J’attire votre attention qu’au moment où je rédige ces quelques lignes, les cours de l’or spot, c’est-à-dire les prix auxquels il s’échange sur les marchés internationaux et qui correspondent au prix GoldSpot, rendent le g vaut 92,31 €, soit 107,89 $, tandis que l’once d’or (28,35 g) est à 2 871,30 €, soit 3 355,78 $ et le kg (92 314,50 €) ! Une rapide conversion de la valeur de l’once en f CFA donne près de 1,9 million f CFA pour moins de 30 grammes !!!
Comment peut-on alors brader l’exploitation d’une denrée si précieuse, qu’il est possible de produire en tonnes (1 tonne vaut 1 000 kg) ?! Sommes-nous seulement conscients que l’or reste une valeur-refuge et contribue à la solidité d’une monnaie, voire d’une économie ? Partout ailleurs, à travers la planète, lorsqu’un pays dispose d’une ressource minière, le premier réflexe est de réunir les moyens domestiques pour investir et l’exploiter. La question, que je me pose, est de savoir pourquoi, en Afrique noire au sud du Sahara, nous avons pratiquement tous tendance à solliciter des fonds extérieurs et confier le développement de cette industrie à des capitaux étrangers ? Si, de par le passé l’industrie minière était très onéreuse, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Il existe des mini-machines de poches (excavatrices, broyeurs, concasseurs, concentrateurs, machines de flottation, de lavage et de séchage, équipements de séparation magnétique…) très bon marché. La nanotechnologie permet des montages d’industries intégrées à moindres coûts.
Capitaliser sur l’existant
Parmi nos pays, nous nous adressons à ceux qui ont une expérience avérée dans l’exploitation de minerais de phosphates, aux dérivés qui s’arrachent, notamment l’acide phosphorique. De grâce, ne bradez pas vos filons ! Cette approche est valable pour le fer, le diamant, l’’uranium, la bauxite… Un pays, tel que le Botswana ou le Mali, voisin du Sénégal, pour ne citer que ceux-là, montre la voie à suivre. La clé est dans le raffinage. L’Etat tout comme le privé local peuvent, en tandem ou séparément, monopoliser cette industrie.
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Il faudra s’y mettre sans délai pour soulager une jeunesse qui piaffe d’impatience. Une jeunesse formée, mais chômage, est quasi identique à ces mines non exploitées par nos pays. Elle s’exile et se fait exploiter ailleurs dans des conditions lamentables. L’économie l’exige. Il est clair qu’une fois que nous y parviendrons, cette partie du monde contribuerait à plus de prospérité et de concorde, à travers la planète. Au lieu de gérer la rareté, l’abondance et une bonne répartition permettront au plus grand nombre de s’épanouir partout.