Etude – CNULCD : la résilience face à la sécheresse peut rapporter jusqu’à dix fois plus

Un investissement de 1,8 billion de dollars dans la résilience et l'adaptation, axé sur cinq domaines prioritaires entre 2020 et 2030, pourrait générer 7,1 billions de dollars de bénéfices nets totaux.(crédi : dr).

Se préparer aux sécheresses, au lieu d’attendre qu’elles frappent, permet de sauver des vies et de garantir les moyens de subsistance, selon une nouvelle étude de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). La résilience face à la sécheresse peut rapporter jusqu’à dix fois, estime le texte qui précise que des instruments financiers innovants sont impératifs pour tirer parti des avantages sociaux, économiques, environnementaux et de réduction des risques liés à la préparation à la sécheresse.

Selon une nouvelle analyse de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), présenté le 22 août dernier, le renforcement de la résilience à la sécheresse s’accompagne d’une série d’avantages sociaux et environnementaux. Pour l’étude, des données économiques solides sont essentielles à la prise de décision et à l’élaboration des politiques. Un investissement de 1,8 billion de dollars dans la résilience et l’adaptation, axé sur cinq domaines prioritaires entre 2020 et 2030, pourrait générer 7,1 billions de dollars de bénéfices nets totaux. En outre, pour chaque dollar investi dans le renforcement de la résilience, jusqu’à trois dollars de bénéfices pourraient être obtenus grâce à la réduction des besoins d’aide humanitaire et à la réduction des pertes occasionnées ; faisant des retombées économiques de deux à dix fois supérieures à l’investissement initial. La note d’orientation « Investir dans la résilience : des instruments financiers innovants pour se préparer à la sécheresse », démontre ainsi que le renforcement de la résilience est l’une des mesures les plus rentables que les pays puissent prendre, et qu’elle est généralement beaucoup moins coûteuse que les interventions visant à répondre aux impacts des sécheresses. Cependant, des mécanismes de financement innovants tels que les régimes d’assurance, le partage des risques et les obligations émises par les gouvernements sont essentiels pour financer les investissements à long terme nécessaires pour cela. La vice-première ministre espagnole chargée de la transition écologique et du défi démographique, Teresa Ribera, a de ce fait déclaré :

« Comme nous le savons trop bien dans les pays méditerranéens, la sécheresse peut dévaster des secteurs économiques vitaux tels que l’agriculture et le tourisme. Notre planète a connu en juillet le mois le plus chaud jamais enregistré, ce qui nous rappelle qu’investir dans des systèmes d’alerte précoce et dans une meilleure gestion des terres et de l’eau n’est pas un choix, mais un impératif existentiel ».

Pour la ministre kényane de l’environnement, du changement climatique et des forêts, Soipan Tuya, a quelques jours du sommet africain sur le climat, la nécessité d’investir dans la résilience à la sécheresse devient à la fois urgente et plus évidente. Elle estime qu’en renforçant la préparation à la sécheresse, il est possible d’ouvrir la voie à une résilience à la hauteur de l’engagement dans la lutte contre les défis climatiques et ouvrir ainsi la voie de la prospérité pour l’Afrique et le monde entier. La mobilisation des investissements dans la résilience à la sécheresse est un pilier essentiel de l’Alliance Internationale pour la résilience face à la sécheresse (IDRA), une coalition en expansion, comptant plus de 30 pays et 20 institutions, qui favorise la résilience à la sécheresse face au changement climatique et qui est hébergée par la CNULCD, a-t-elle rappelé.

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Des avantages allant au-delà de l’atténuation des risques. L’investissement dans la résilience à la sécheresse s’accompagnerait d’un triple dividende : il permet d’éviter les pertes futures, de réduire les risques en stimulant la productivité ainsi que l’innovation, et il peut améliorer la santé humaine, les moyens de subsistance en milieu rural, la qualité des sols et de l’eau et l’adaptation au changement climatique, entre autres avantages. Ainsi, améliorer les systèmes d’alerte précoce et les prévisions météorologiques pourrait sauver chaque année 23 000 vies et jusqu’à 2 milliards de dollars dans les pays en développement, insiste l’étude du CNULCD.

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