Mortalité maternelle et infantile : la bonne dynamique s’essouffle en Afrique

Une enquête menée par l’OMS en 2022 dans 47 pays africains a révélé que la Région compte 1,55 travailleur de la santé (médecins, personnel infirmier et sage-femmes confondus) pour 1000 habitants, un ratio inférieur au seuil de densité de 4,45 travailleurs de la santé pour 1000 habitants nécessaire pour fournir les services de santé essentiels et atteindre la Couverture sanitaire universelle.

Les progrès réalisés par l’Afrique en matière de mortalité maternelle et infantile sont en recul, a conclu un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En Afrique subsaharienne, selon l’Atlas 2022, environ 390 femmes perdront la vie pendant l’accouchement pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030.

Selon un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié le 01 décembre, un ralentissement des progrès réalisés au cours de la dernière décennie dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile est projeté dans la Région africaine. L’Atlas des statistiques sanitaires africaines 2022 a évalué les neuf cibles relatives à l’objectif de développement durable (ODD) de santé. Il relève qu’au rythme actuel des progrès, des investissements accrus s’avèrent nécessaires pour accélérer les résultats vers l’atteinte de ces cibles. La réduction de la mortalité maternelle figure parmi les plus difficiles à atteindre.

L’Afrique loin de la moyenne mondiale de mortalité maternelle et infantile

En Afrique subsaharienne, selon l’Atlas 2022, environ 390 femmes perdront la vie pendant l’accouchement pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030. Cette estimation est cinq fois supérieure à la cible des ODD fixée pour 2030, qui est de faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes. Elle est également très loin de la moyenne de 13 décès pour 100 000 naissances vivantes observée en Europe en 2017. C’est plus que la moyenne mondiale de 211.

« L’Afrique a enregistré certains des taux de réduction les plus rapides au monde pour les principaux objectifs de santé, mais la dynamique semble s’affaiblir. Pour de nombreuses femmes africaines, cela signifie que l’accouchement reste un risque persistant et des millions d’enfants ne vivent pas assez longtemps pour célébrer leur cinquième anniversaire », a déclaré Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

 En vue d’atteindre la cible des objectifs de développement durable, l’Afrique devra réduire de 86 % ses taux par rapport à la situation qui prévalait en 2017, date de la dernière notification des données, ce qui constitue un exploit irréaliste en considérant le recul observé actuellement. Le taux de mortalité infantile dans la Région se situe à 72 décès pour 1000 naissances vivantes. Au taux annuel de baisse de 3,1 %, l’on s’attend à un scénario de 54 décès pour 1000 naissances vivantes à l’horizon 2030, ce qui est bien supérieur à la cible de réduction qui est fixée en-dessous de 25 décès pour 1000 naissances vivantes.

« Il est essentiel que les gouvernements procèdent à un changement radical de cap, qu’ils relèvent les défis et accélèrent le rythme pour atteindre les objectifs relatifs à la santé. Ces objectifs ne sont pas de simples étapes, mais les fondements mêmes d’une vie plus saine et du bien-être pour des millions de personnes », a ajouté la Directrice régionale.

L’Afrique a enregistré certains des taux de réduction les plus rapides au monde pour les principaux objectifs de santé, mais la dynamique semble s’affaiblir. Bien que la Région connaisse un ralentissement dans la réalisation des principaux objectifs relatifs à la santé tels que la couverture vaccinale, elle a fait des progrès remarquables dans certains domaines au cours de la première décennie du XXIème siècle.

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La mortalité des enfants de moins de cinq ans a chuté de 35 %, le taux de mortalité néonatale a baissé de 21 % et la mortalité maternelle a diminué de 28 %. Au cours de la dernière décennie, les progrès enregistrés sur toutes les trois cibles ont stagné, en particulier en ce qui concerne la mortalité maternelle. Dans les faits, l’Afrique a obtenu des avancées dans le domaine de la planification familiale, car 56,3 % des femmes en âge de procréer (âgées de 15 à 49 ans) ont satisfait leurs besoins en matière de planification familiale avec des méthodes contraceptives modernes en 2020. Toutefois, la Région reste loin de la moyenne mondiale qui se situe à 77 % et reste la moins performante en termes de planification familiale.

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