Les Etats-unis veulent revisiter leurs relations commerciales avec l’Afrique

Le président Américain Joe Biden prévoit d'améliorer le programme commercial américano-africain, pas seulement à le renouveler. Lancé pour la première fois en 2000, l’AGOA offre l’opportunité aux exportations des pays africains éligibles un accès aux franchises de droits aux États-Unis, un vaste marché de consommation au monde. (Crédit : DR).

L’administration du président Joe Biden souhaite collaborer avec le Congrès en vue d’améliorer le programme commercial des États-Unis avec l’Afrique. A cet effet pas de renouvellement a déclaré vendredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken, mais une nouvelle version.

Le président Américain Joe Biden prévoit d’améliorer le programme commercial américano-africain, pas seulement à le renouveler. Lancé pour la première fois en 2000, l’AGOA offre l’opportunité aux exportations des pays africains éligibles un accès aux franchises de droits aux États-Unis, un vaste marché de consommation au monde. C’est en septembre 2025 qu’elle doit prendre fin. Actuellement des pourparlers ont eu lieu pour son renouvellement. Les pays africains font pression pour avoir une durée allant à 10 ans sans changements afin de rassurer les entreprises et les investisseurs. Malgré le soutien de taille et surtout de longue date des législateurs américains, qui voient en l’AGOA une occasion énorme de contrer l’influence de la Chine en Afrique. Cependant, des divisions existent quant à la nécessité de mise à jour. Les récentes actions du Sénat américain tendait à faire adopter un renouvellement rapide de l’AGOA.

 » Mais nous ne voulons pas seulement étendre l’AGOA, nous voulons travailler avec le Congrès américain pour la rendre encore meilleure », a déclaré Blinken dans un message vidéo adressé aux responsables américains et aux ministres africains du Commerce réunis à Johannesburg pour discuter de l’avenir de l’AGOA.

Faut-il le souligner l’année dernière et grâce à ce programme, plus de 10 milliards de dollars d’exportations africaines ont été reçues en franchise de droits de douane aux États-Unis. Cependant, cette année, des difficultés énormes sont à signaler. A titre d’ exemple, plus de 80 % des exportations hors pétrole hors taxes de l’AGOA proviennent de cinq pays seulement – l’Afrique du Sud, le Kenya, le Lesotho, Madagascar et l’Éthiopie – ces dernières années. « Nous voyons qu’il existe une opportunité de façonner une vision nouvelle, plus forte et tournée vers l’avenir pour le commerce entre les États-Unis et l’Afrique », a notifié la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, qui dirige la délégation américaine, aux ministres africains. Par ailleurs, les gouvernements africains et les associations industrielles américaines sont pessimistes car ils craignent une modification sans précédent de l’AGOA. Toutes choses qui pourraient mettre en péril le renouvellement du programme au sein d’un Congrès qui a déjà du mal à adopter même la législation la plus critique. « Nous aimerions que vous envisagiez une prolongation de l’AGOA pour une période suffisamment longue (…) pour inciter les investisseurs à construire des usines sur le continent africain », a réagi le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors du forum. Les gouvernements africains font également pression pour plus de flexibilité concernant les critères d’éligibilité et un assouplissement de ce qui est désormais une révision annuelle de ces critères.

A lire aussi : AGAO : Comment les 4 pays africains ont été exclus du programme américain

L’administration Biden a déclaré le 30 octobre qu’elle avait l’intention de mettre fin à la participation du Gabon, du Niger, de l’Ouganda et de la République centrafricaine à l’AGOA en raison de manquements en matière de gouvernance et de droits de l’homme. Pour sa part, la ministre du Commerce de l’Ouganda, dont le pays a été suspendu pour « violations flagrantes » des droits de l’homme n’a pas manqué de faire savoir que ces questions devraient être séparées du commerce. Une loi adoptée par le parlement ougandais en mai sur l’anti homosexualité serait à l’origine de l’exclusion de ce pays de l’AGOA. « Les erreurs sont humaines. Si elles ont été commises, reconsidérez-les et nous entamerons des négociations. Nous n’avons jamais eu cette chance de nous asseoir ensemble et de nous mettre d’accord. Donnez-nous une autre chance », a martelé Ntabazi.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici