RDC : marché de « gré à gré » dans l’extraction du gaz du lac Kivu ?

Le président Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession avait fait de la lutte contre la corruption dans les industries extractives l’une de ses priorités. Au cours de sa présidence, le pays a lancé des projets de développement de dizaines de blocs pétroliers et gaziers, parfois contestés pour leurs impacts environnementaux. (Crédit : DR).

Au moment où la République Démocratique du Congo (RDC) se prépare aux élections présidentielles de décembre 2023, le pays s’illustre de nouveau dans la gestion contestée de ses ressources extractives. Selon des informations relayées par reuters, une entreprise choisie pour extraire du gaz du lac Kivu au Congo n’aurait pas répondu aux critères exigés par la législation pour postuler.

Une start-up canadienne a été choisie par la République démocratique du Congo pour un projet techniquement complexe visant à extraire du méthane des eaux profondes d’un lac Kivu, bien que l’entreprise ne réponde pas aux critères financiers de l’appel d’offres, selon des documents consultés et relayés par Reuters le 02 novembre. Une information diffusée au moment où les Congolaises se préparent aux élections présidentielles de décembre. Le président Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession avait fait de la lutte contre la corruption dans les industries extractives l’une de ses priorités. Au cours de sa présidence, le pays a lancé des projets de développement de dizaines de blocs pétroliers et gaziers, parfois contestés à cause de leurs impacts environnementaux. Parmi eux, trois blocs de méthane du lac Kivu, dont la production devrait fournir du gaz à usage d’électricité aux populations riveraines. La vente aux enchères, qui a eu lieu l’année dernière, était la première du genre à être menée au Congo en vertu d’une loi de 2015 visant à promouvoir la transparence dans le secteur pétrolier et gazier.

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Selon les informations de nos confrères de Reuters, la société canadienne Alfajiri Energy Corporation a été incluse dans l’enchère, bien qu’un rapport d’évaluation produit par une commission nommée par le gouvernement en octobre 2022 ait révélé que l’entreprise ne satisfaisait pas aux exigences financières minimales. Le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu ainsi que la direction d’Alfajiri contactés par l’agence ont nié toute irrégularité. Toutefois, l’appel d’offre rendait inéligible les entreprises ayant moins trois ans d’historique financier, conformément à une clause de la nouvelle législation du secteur pétrolier et gazier de la RDC. Une condition qui exclut de facto la société Alfajiri Energy Corporation enregistrée le 10 janvier 2022 à Calgary au Canada. Or les articles 66 et 67 du règlement précisent que les offres seront rejetées si elles ne remplissent pas certaines conditions, notamment la présentation des bilans et états des trois derniers exercices de l’entreprise.

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