Leadership : Oramah Benedict, président d’Afreximbank primé

"Vous ne verrez pas le FEDA investir dans les minéraux et les métaux. Nous devons aller au-delà. Mais vous verrez FEDA investir dans les raffineries comme elle l'a fait avec la raffinerie de Cabinda en Angola", a déclaré Oramah Benedict, président d'Afreximbank.

Le secteur énergétique africain récompense le président d’Afreximbank pour son engagement en faveur du maintient des financements pour l’exploitation des ressources fossiles africaines.  Homme du Sérail, Oramah s’est distingué par sa réactivité lors de la pandémie du Covid 19 et sa prise de distance vis-à-vis  les décisions occidentales pour imposer les « énergies propres » en Afrique.

Le prix inaugural de l’ « African Energy Person of the Year » a été décerné au président d’African Export-Import Bank (Afreximbank), Benedict Okey Oramah. La distinction lui sera attribuée par la Chambre africaine de l’énergie (APPO) lors de la African Energy Week 2022  (www.AECWeek.com) à Cape Town en Afrique du Sud au cours du mois d’octobre. L’information a été donnée le 05 juillet par l’organisme panafricain basé à Johannesburg. Le prix de la personnalité africaine de l’année dans le domaine de l’énergie récompense une personne qui a exercé une influence ou joué un rôle de premier plan dans le secteur de l’énergie en Afrique au cours de l’année, ou qui a défendu l’Afrique et son secteur énergétique.

Qui est Bennedict Oramah ?

Oramah, titulaire d’un doctorat en économie agricole, est président du conseil d’administration d’Afreximbank depuis 2015. Avant de commencer sa carrière à Afreximbank en 1994, il a été  directeur adjoint de la recherche à la Nigerian Export Bank. Oramah est aussi un auteur publié et intervient fréquemment lors de conférences sur le financement du commerce dans le monde entier. En mai, il a été nommé banquier africain de l’année – pour la deuxième fois – en guise de reconnaissance de son leadership pendant la pandémie de COVID-19. Sous sa direction, Afreximbank a distribué plus de 7 milliards de dollars aux pays africains pendant la pandémie afin qu’ils puissent faire face à l’impact dévastateur du COVID-19 sur leurs économies. En outre, Afreximbank a garanti l’achat de 400 millions de doses de vaccins COVID-19 de Johnson & Johnson, une quantité suffisante pour vacciner 30 % de la population du continent.

Pour une transition énergétique mais sous le respect le calendrier africain

A sa présidence, Afreximbank remet le secteur énergétique africain au cœur de ses préoccupations. Il soutient la mise en place d’un secteur énergétique africain fort. Lequel doit combiner un mélange de pétrole, de gaz et de sources renouvelables. En 2021, l’Afrique a tenté de convaincre la communauté internationale de respecter les priorités du continent, en prônant cette solution. Un plaidoyer qui n’a pas trouvé une oreille attentive. Au cours de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) de 2021 à Glasgow, plus de 20 pays et institutions financières se sont engagés à mettre fin au financement public de projets de combustibles fossiles à l’étranger. Les investissements étrangers dans les projets pétroliers et gaziers africains se sont rapidement taris. Aussitôt, la chambre africaine de l’énergie a réclamé une banque africaine de l’énergie pour compenser cette rupture.  L’établissement devrait financer les projets énergétiques et permettre aux nations africaines de passer des combustibles fossiles aux énergies renouvelables selon leur propre calendrier. L’appel a reçu un écho favorable d’Afreximbank sous la présidence d’Oramah. Il s’ensuit la signature d’un protocole d’accord en mai 2022 entre Afreximbank et APPO pour la création d’une banque africaine de transition énergétique

 « Nous vivons une époque difficile où nous devons nous efforcer de trouver un juste équilibre entre les impératifs d’atténuation du changement climatique et l’urgence d’éviter les bouleversements sociaux résultant de conditions économiques et financières de plus en plus difficiles en Afrique », avait alors déclaré le Dr Oramah.

Cette année encore, la Nigerian National Petroleum Company (NNPC) Limited a obtenu d’Afreximbank un engagement de 5 milliards de dollars pour le financement d’entreprises, qui soutiendra des investissements dans le secteur en amont du Nigeria. Le président d’Afreximbank s’est joint aux voix dénonçant le tarissement du financement des énergies fossiles dont l’Afrique a encore besoin. Il estime que l’équilibre est la clé d’une transition énergétique juste. C’est rapprocher le monde de ses ambitions de réduction nette de la consommation d’énergie, tout en permettant à l’Afrique d’exploiter encore ses réserves pétrolières et gazières pour financer son développement économique.

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