La RDC a besoin de 2,25 milliards de dollars pour assister les déplacés de l’Est selon l’ONU

Les rebelles du M23 se sont emparés l'année dernière de plusieurs territoires qu'ils continuent d'occuper dans la province du Nord-Kivu. (Crédit : DR).

Les déplacements massifs de populations dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ont créé d’énormes besoins de financements chiffrés à 2,25 milliards de dollars, selon l’ONU. Le pays qui a connu un regain de violence dans la région minière de l’Est doit aussi faire face à la malnutrition, aux épidémies, aux violations des droits de l’homme. Le tout dans un contexte de confrontation diplomatique avec le voisin Rwandais et le spectre de violences électorales lors des élections présidentielles et législatives prévues à la fin de cette année.   

Les Nations Unies devront mobiliser un montant record de 2,25 milliards de dollars cette année pour faire face au déplacement massif de personnes dans l’est de la République démocratique du Congo à la suite d’une offensive majeure des rebelles du M23 l’année dernière, a déclaré mercredi le coordinateur de l’ONU pour le pays, Bruno Lemarquis, relayé par Reuters. L’est du pays est un brasier qui a conduit au déplacement de plus de 600 000 personnes, selon l’ONU. La région riche en minerais stratégique est en proie à des violences et exactions perpétrées par des milices armées depuis plusieurs décennies. Des violences qui se sont aggravées depuis que le M23 dirigé par des Tutsis a organisé un retour majeur dans la province du Nord-Kivu en mars.

« La résurgence du M23 a marqué l’année 2022 et a eu des conséquences humanitaires sévères, avec notamment des déplacements de population supplémentaires dans le Nord-Kivu, en plus d’avoir des effets indirects sur d’autres provinces du pays, particulièrement en Ituri », a déclaré Bruno Lemaquis.

Les nations unies ont aussi fait savoir que des progrès ont été enregistrés en termes de stabilisation dans d’autres provinces, y compris au Tanganyika. Mais les conflits armés et les violations flagrantes des droits de l’homme, notamment les violences sexuelles et les violations graves à l’encontre des enfants, continuent de pousser des millions de personnes à rechercher la sécurité loin de chez elles. Plus de 5,7 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de leur pays, soit le nombre le plus élevé du continent africain. Dans l’ensemble du pays, 26,4 millions de personnes- soit un Congolais sur quatre – sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, malgré l’impressionnant potentiel agricole du pays. La malnutrition aiguë touche 6,4 millions de personnes, principalement des enfants de moins de 5 ans. Enfin, des épidémies évitables de rougeole, de fièvre jaune, de choléra et de paludisme continuent de faire des ravages.

En 2022, l’ONU avait prévu de dépenser 1,88 milliard de dollars pour le Congo. Seul 48% de cet objectif a été atteint, atteignant seulement 5 millions sur 8,8 millions de personnes ciblées. Des fonds sont nécessaires pour la nourriture, l’eau, les abris et les médicaments. L’armée a du mal à résoudre un conflit qui a provoqué une querelle diplomatique avec le Rwanda voisin, que le Congo accuse de soutenir les rebelles. Le pays d’Afrique centrale doit aussi faire fase à l’incertitude qui plane sur les élections parlementaires et présidentielles prévues le 20 décembre prochain.

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