Chronique : Une industrie, orientée nutrition des enfants

(Crédit : Dr).

La malnutrition et la sous-nutrition touchent nombre d’enfants en bas âge, dans de nombreux pays africains. L’une des causes de cette problématique se trouve dans l’adoption de modes alimentaires qui ne sont pas domestiques.

Nombreux sont les pays africains qui ont manqué de volonté politique pour orienter leurs chercheurs, diététiciens et nutritionnistes dans l’étude de cultures traditionnelles, aujourd’hui délaissées, et/ou pour les encourager dans une recherche qui s’appesantit sur les vertus alimentaires et thérapeutiques de l’alimentation traditionnelle. 

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Jusqu’à très récemment, peu de choses avaient été faites dans la détermination des phénotypes et molécules, voire des vitamines et oligo-éléments qui composent les fruits du baobab, du corossol, de la goyave, de la papaye, du ditakh (detarium senegalense) … ou de céréales, telles que le mil, le fonio … de tubercules, de produits halieutiques et d’élevage… l’environnement influant sur le produit. Que de fruits, dits exotiques, hors de nos frontières, et dont le goût exquis est unanime, ne demandent qu’à être normés, calibrés et labellisés, pour être vendus partout dans le monde ! Pourtant, dans un pays comme le Nigéria, actuellement sur le toit de l’Afrique, le ratio d’enfants malnutris est de 1/5. C’est d’autant plus paradoxal que dans nos pays tout pousse. Pire, il arrive très souvent que les arbres fruitiers (baobabs, rôniers, …) se trouvent dans des forêts sauvages, où il ne suffit que de cueillir les productions… Mais presque rien n’est fait pour exploiter tous ces atouts, non seulement en privilégiant leur consommation localement, avant de songer à des débouchés sur l’export, mais aussi en créant des banques de semences pour les préserver.

Pépinière de baobabs

Fort heureusement, les mentalités sont en train de changer. Green Sahara Farms au Nigéria a récemment publié dans les réseaux sociaux, une pépinière de baobabs (andasonia digitata). Au Sénégal, des entreprises comme Le Lionceau produit des pots à base de céréales pour enfants. Dans quelques pays des chaines de distribution de produits locaux transformés font un excellent travail. Néanmoins, des insuffisances subsistent. Excepté la noix de cola, dans quelles cérémonies à Dakar, Abidjan ou Bamako, distribue-t-on des fruits locaux, sauf s’ils sont sous forme de jus, écoulés par des informels ? Face aux dégâts de la malnutrition sur les enfants, en termes de retard de croissance et sur le développement cognitif des enfants, il est urgent de prendre à bras le corps une telle problématique. A travers leurs fondations respectives, Aliko Dangote et Bill Gates, projetaient d’injecter 100 millions de $, il y a un peu plus d’un an, au Nigéria pour mettre fin à un tel fléau. De telles actions, si elles encouragent l’exploitation agricole traditionnelle, à la fois riche et durable, issue d’un patrimoine inestimable, sont à faciliter. D’autant plus qu’il est grand temps de s’employer à réaliser des investissements dans la production locale d’aliments nutritifs, exempts de pesticides et de fongicides… de la fourche à la fourchette !

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