Transport aérien : en RDC, A&M Development Group va injecter 1,3 milliards de dollars dans Congo Airways

Lancée en 2014 en grande pompe, la compagnie aérienne Congo Airways a démarré ses opérations une année plus tard, en 2015, avec d'ambitieux objectifs notamment les principales villes du pays ainsi que le marché sous-régionale et aussi européen. (Crédit : Dr).

Les autorités congolaises et le groupe A&M Développement ont signé il y a quelques jours, un protocole d’accord en vertu duquel la firme constituée d’investisseurs arabes, américains et européens va injecter 1,3 milliards de dollars USD pour la relance de la compagnie aérienne Congo Airways. Lancé en grande pompe en 2014, le pavillon national traverse depuis quelques mois des difficultés financières aggravées par une mauvaise gestion qui l’ont conduit au bord de la faillite.

Ce n’est pas encore le bout du tunnel mais l’avenir semble de nouveau s’éclaircir pour Congo Airways, la compagnie aérienne nationale congolaise dont les activités sont à l’arrêt depuis plusieurs mois du fait des difficultés financières qu’elle traverse. Après plusieurs mois de négociation, la direction de Congo Airways et A&M Développement Group, un consortium d’investisseurs et d’entreprises principalement arabes, américains et européens sont parvenus à un accord relatif à un plan de sauvetage du pavillon national. Le 03 mars dernier, un protocole d’accord parrainé par le gouvernement,  a été signé entre les deux parties à Kinshasa. En vertu de cet accord paraphé par Jean-Claude Mubeka, Directeur général adjoint de Congo Airways, et Dr Khaled Sadek, CEO d’A&M Development Group, la firme s’engage à injecter une enveloppe d’un milliard trois cent millions de dollars USD pour relancer la compagnie aérienne nationale qui était au bord de la faillite. La preuve de l’importance qu’accord les autorités congolaises à cette opération, la cérémonie de signature du protocole s’est déroulée à l’occasion d’une réunion au Palais présidentielle de La Gombe de Kinshasha, en présence du Représentant du Président de la République, des ministres en charge des transports et du portefeuille de l’Etat, des responsables de l’aviation civile et de Congo Airways.

« Le déploiement et l’exécution de ce protocole d’accord connaîtront un début d’exécution dans les 6 mois à venir et le Directeur de cabinet du Président Félix TSHISEKEDI a exhorté les deux parties à la matérialisation de ce protocole d’accord pour soulager cet épineux problème de transport aérien, les clients de cette importante compagnie aérienne, pour désenclaver ce vaste pays qu’est la RDC et donner de l’emploi à la dynamique jeunesse congolaise » a annoncé dans un communiqué, la Présidence congolaise à la suite de la signature de l’accord.

Un partenariat stratégique pour un plan de sauvetage et de relance

Avec cet accord, les congolais peuvent de nouveau nourrir l’espoir que les avions de leur compagnie nationale reprendre les airs d’ici quelques mois. Un ouf de soulagements pour les populations de ce vaste pays d’Afrique centrale de  près de 2,3 millions de kilomètres carrés qui peinent pourtant à lancer et faire fonctionner un véritable pavillon national pour désenclaver les principales régions du pays.

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Lancée en 2014 en grande pompe, la compagnie aérienne Congo Airways a démarré ses opérations une année plus tard, en 2015, avec d’ambitieux objectifs notamment les principales villes du pays ainsi que le marché sous-régionale et aussi européen. Sauf que le rêve n’a pas tenu longtemps puisque quelques années après le lancement des activités, les difficultés ont commencé à apparaitre puis à s’amplifier pour la jeune compagnie. Comptes au rouge, plombée par une dette commerciale colossale et des charges d’exploitation incompressibles ainsi que plus de dix mois d’arriérés de salaire pour le personnel: la compagnie était au bord de la faillite en 2022. La pandémie de la Covid-19 et la mauvaise gestion relevée par un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) et mettant en cause certains principaux responsables du board de la compagnie dont certains toujours en fuite, ont fini par avoir raison de Congo Airways. De quatre avions au lancement, la compagnie s’est retrouvé avec un seul qui lui-aussi a été par la suite cloué au sol alors que Kenya Airways avait déjà suspendu le contrat de leasing à travers lequel elle mettait deux avions à la disposition de la compagnie aérienne congolaise.

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Depuis, les autorités étaient à la recherche de solutions pour sauver la compagnie afin d’assurer la desserte aérienne du pays. Plusieurs pistes ont été explorés notamment la création d’une nouvelle compagnie, Air Congo, une coentreprise avec Ethiopian Airlines, suivant le modèle Asky, basé à Lomé, au Togo, et qui s’est développée sur le marché ouest-africain. L’arrivée d’un nouvel partenaire qui va injecter du cash s’annonce donc comme l’option qui a été privilégiée par les autorités congolaises comme d’ailleurs s’est engagé le chef de l’Etat. Il reste qu’en plus de liquidités, l’entreprise a besoin d’un véritable plan de sauvetage qui va lui permettre de relancer ses activités et de faire face à la rude concurrence dans le ciel sous-régional et surtout africain où la concurrence est rude avec une forte domination des compagnies européennes et certaines africaines. Il est aussi à remarquer que le nouvel partenaire stratégique A&M Développement n’est pas un acteur connu du marché de l’aérien tant en Afrique que sur les autres marchés internationaux. Le consortium d’entreprises arabes, américains et européens est plutôt et jusque-là plus présent dans le secteur de la construction et a depuis quelques années des intérêts dans les mines notamment en RDC.

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