Le département des Mines et des Carrières du Burkina Faso fait état de la hausse des recettes minières en 2021 comparé à l’année précédente. Une envolée soutenue notamment par la hausse des prix de l’or dont le Burkina Faso est devenu l’un des principaux producteurs en Afrique de l’Ouest en dépit d’un contexte sécuritaire difficile.
Le secteur minier burkinabé a connu une embellie en 2021. Le département des Mines et des Carrières a annoncé le 25 juin au cours de la première session de son Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) de l’année une augmentation des recettes d’exportations minières. Ces dernières sont passées 1 885,083 milliards de fcfa à 2 021, 941 milliards de 2020 à 2021. « La part des industries extractives dans le Produit intérieur brut (PIB) est passée de 16,1% en 2020 à 16, 9 en 2021 », a déclaré le ministre des Mines et des Carrières, Jean Alphonse Somé dans les colonnes de l’Agence d’Information Burkinabé (AIB). Malgré le contexte sécuritaire difficile et les restrictions budgétaires, son ministère peut revendiquer un bilan positif au titre de l’année 2021, a-t-il précisé. Il s’est exprimé en marge de l’ouverture des travaux de la première rencontre de 2022 de son département sous le thème « Réformes de l’artisanat minier au Burkina Faso : enjeux et perspectives pour une meilleure contribution au développement socio-économique ».
Des projets ambitieux dans une région en proie au djihadisme
Le responsable du secteur minier est ainsi revenu sur une liste de projets pour l’amélioration de sa productivité. Il a évoqué entre autres projets la réalisation d’une géophysique aéroportée, d’un annuaire statique et l’augmentation de la production d’or qui passe de 62,138 tonnes en 2020 à 66,858 tonnes en 2021 soit une hausse de 7,60%. En Afrique, le secteur minier est miné par l’informel et les mines artisanales à l’origine de nombreux éboulements. Le Burkina ne fait pas exception. Le ministre a expliqué qu’au regard des multiples incidents – éboulements – constatés sur le terrain, sa structure a initié des reformes pour mieux encadrer et réorganiser les mines artisanaux qui emploient des milliers de personnes.
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Mais pour développer sa stratégie minière, le Burkina Faso doit enrayer la menace djihadiste. Le pays est gouverné par les militaires depuis le 23 janvier 2022 à la suite d’un coup d’Etat qui a renversé le président élu Roch Marc Kaboré. Ces putschistes dirigés par Paul-Henri Sandaogo Damiba ont promis de faire de la lutte contre le terrorisme leur priorité. Et ce pour sortir le pays du cycle de violence dans lequel il est plongé depuis 2015, du fait de mouvements armés djihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui ont fait des milliers de morts et près de deux millions de déplacés. Plus de 40% du territoire burkinabé est hors du contrôle de l’État, selon des chiffres officiels, et les attaques se sont multipliées sur le pays depuis le début de l’année. Les entreprises minières ont également fait l’objet d’attaques récurrentes et l’Etat devra relever le défi sécuritaire pour attirer nouveaux investisseurs dans le secteur minier.