L’Union monétaire de l’Afrique centrale (BEAC) retarde le lancement de la cryptomonnaie centrafricaine Sango. La BEAC demande à Bangui de réviser sa copie avant de lancer sa monnaie qui devrait positionner la Centrafrique en capitale régionale de la cryptomonnaie.
Réunie en session extraordinaire le 21 juillet, l’Union monétaire de l’Afrique centrale a déclaré que les règles de la cryptomonnaie centrafricaine comportent des normes compromettantes pour le cadre financier régional. Le lancement de la monnaie virtuelle prévu lundi prochain risque d’être reporté. La Centrafrique appartient à l’Union monétaire du franc CFA de la région dont les textes n’ont pas prévus de cryptomonnaie. Pour la BEAC, la loi centrafricaine a des dispositions incompatibles avec les accords et conventions régissant I‘Union monétaire de l’Afrique centrale et les statuts de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Les pays de la région ont néanmoins lancé un appel pour créer un cadre réglementaire adéquat à la mise en place des cryptomonnaies dans la région d’Afrique Centrale.
Sango ou la monnaie qui promet de révolutionner l’économie centrafricaine
C’est le 3 juillet dernier que la République centrafricaine a lancé officiellement le « projet sango ». Une cryptomonnaie voulue par le président Faustin Archange Touadéra qui en avril a fait du bitcoin une monnaie officielle de cet État de 4,8 millions d’habitants. Il vise à faire de son pays un hub régional du Bitcoin par le projet « crypto island » à l’image du Salvador avec son « bitcoin city ». La Centrafrique veut ainsi créer une monnaie virtuelle centralisée dont le cours est fixé par rapport au franc CFA et la valeur garantie par les immenses ressources minières du pays. Mais le projet de Bangui doit vaincre les réticences de la BEAC qui interdit les transactions en monnaie cryptée dans la zone Cemac. Créée en 1972, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) est la banque centrale commune aux six Etats qui constituent la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Il s’agit respectivement du Cameroun, de la République Centrafricaine, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale et du Tchad. Son rôle est d’émettre la monnaie fiduciaire, de conduire la politique de change de la CEMAC, de détenir et de gérer les réserves officielles de change des Etats-membres, mais aussi de promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de paiement et de règlement ainsi que la stabilité financière de la zone.