L’Afrique attire les fonds d’investissements privés. Une dynamique progressive depuis 2016 pour atteindre un montant record au premier semestre 2022. Des investissements à priori dans le secteur traditionnel de la finance mais aussi de nouveaux domaines.
Le volume des investissements en Afrique a connu une forte hausse dans la période post-covid19, selon un rapport publié le 29 septembre par l’Association africaine de capital-investissement et de capital-risque (AVCA). Une dynamique confirmée au premier semestre de l’année 2022 où les fonds d’investissements privés – fonds de private equity, de capital-risque, de dette privée, d’infrastructures et fonds immobiliers – ont misé 4,7 milliards dollars sur l’Afrique dans 338 transactions. L’écosystème de l’innovation et des investissements en Afrique a connu un début d’année mouvementé. Les sombres prédictions et le ralentissement mondial de 2022 avec l’inflation et la faible croissance ont fait planer le doute sur la résilience du Capital-risque en Afrique pour l’année en cours. Mais l’afflux des capitaux sur le continent en 2022 au premier semestre indique le contraire.
Evolution annuelle des fonds capital-risque depuis 2016 en Afrique
Alors que le marché mondial du capital-risque a connu d’importants contractions, l’Afrique affiche une croissance annuelle de 133 % par rapport au premier semestre 2021. Si la croissance se maintient au 2e semestre 2022, le volume total des transactions devrait atteindre environ 900 transactions d’ici fin 2022. Soit une hausse de 38 % en glissement annuel par rapport aux 650 transactions réalisées en 2021. Aussi, la valeur du capital généré par les startups africaines pourrait atteindre 7 milliards de dollars fin 2028. Soit une augmentation de 35 % en glissement annuel par rapport aux 5,2 milliards de dollars levés en 2021.
Les transactions multirégionales ont représenté une petite proportion du volume des transactions mais la plus grande part de la valeur au premier semestre 2022. Elles ont généré 14 % du volume des transactions de capital-risque, mais 45 % des transactions entre 2016 et 2021. Plus précisément, elles sont passées de 17 transactions avec une valeur cumulée de 0,5 milliard de dollars américains en 2016, à 44 transactions avec une valeur cumulée de 1,8 milliard de dollars en 2021.
Sur les 42 transactions multi-régions qui ont eu lieu au 1er semestre 2022, 16 transactions (38 %) concernaient des entreprises qui ont poursuivi la diversification géographique via l’expansion directe des activités. 15 transactions (36%) ont porté sur des entreprises qui ont tiré parti des transactions fusions pour faciliter leur expansion régionale.
Mainmise des secteurs traditionnels dans le capital-risque
Lorsqu’elle est catégorisée à partir d’un niveau sectoriel, l’étude a révélé la finance comme secteur le plus actif en volume (32 %). Soit une valeur de 44 % suivi de la consommation 17%. Dépassant les technologies de l’information, le secteur industriel est apparu comme le troisième secteur le plus actif en volume au 1er semestre 2022, représentant 16% du nombre total des opérations de capital-risque conclues au cours de la période. Mais d’autres secteurs émergent. Dans le domaine de l’éducation, le nombre de startups EdTech qui ont relevé des fonds ont augmenté de 64 % au cours de la dernière année, passant de 14 au 1er semestre 2021 à 23 au 1er semestre 2022. Le rapport sur les activités de capital privé en Afrique 2021 d’AVCA a également révélé que le secteur des services publics a dominé les investissements dans les infrastructures en 2021, représentant 56 % du volume des transactions, avec un accent sur le climat. Cette bonne dynamique des investissements est une opportunité pour l’Afrique qui représente à peine 1 % du financement mondial du capital-risque au premier semestre 2022.