Chronique- Quand l’élevage et ses filières associées boostent l’industrialisation

La branche de l’élevage et ses filières associées (lait, viande, cuir et peaux, cultures fourragères) jouent un rôle crucial dans l’industrialisation à plusieurs niveaux. Nombre de pays Africains gagneraient à s’y mettre pour générer des revenus, des emplois et asseoir une souveraineté alimentaire.

Parmi les moteurs essentiels de l’industrialisation, on peut compter en Afrique, sur la branche de l’élevage et ses filières associées. Ces domaines contribuent à la création de filières agro-industrielles, au développement de l’infrastructure et de la technologie, à la création d’emplois, au développement rural et à la sécurité alimentaire.

Selon l’US Department of Agriculture, le revenu agricole net, mesure générale des bénéfices, devrait augmenter en 2025, par rapport au sommet record atteint en 2022. Prévu à 180,1 milliards de dollars pour 2025, le revenu agricole net serait de 41,0 milliards de dollars (29,5 %) supérieur à celui de 2024. Quant au revenu agricole net en espèces, il devrait s’établir à 193,7 milliards de dollars pour 2025, soit une augmentation de 34,5 milliards de dollars (21,7 %) par rapport à 2024 (non ajusté en fonction de l’inflation). Ces quelques chiffres donnent un aperçu des revenus que génèrent une telle branche.

En Afrique, par la création de filières agro-industrielles, à même d’assurer la transformation des produits, l’élevage fournit des matières premières essentielles pour les industries agroalimentaires (laiteries, abattoirs, charcuteries, etc.). La transformation de ces matières premières génère une valeur ajoutée considérable, stimulant l’économie et créant des emplois.

Industries connexes et développement de l’infrastructure et de la technologie

La filière du cuir et des peaux alimente l’industrie de la maroquinerie, de la chaussure et de l’habillement, tandis que les cultures fourragères sont susceptibles de soutenir l’industrie des semences, des engrais, de l’alimentation du bétail et des équipements agricoles.

Bien entendu, sur une bonne partie du continent, cela passe par la modernisation des exploitations. L’industrialisation de l’élevage- pas de fermes à 1 000 vaches- entraîne la modernisation des exploitations agricoles, aussi bien en termes d’équipements que de bâtiments et de techniques d’élevage. Le cliché du berger, avec son bâton autour des épaules et laissé à lui-même transhumant, doit être révolu. L’industrialisation favorise l’adoption de technologies innovantes et l’amélioration de la productivité.

Relativement à la logistique et au transport, la collecte et la distribution des produits d’élevage nécessitant des infrastructures logistiques performantes, il est impératif de construire des routes, entrepôts frigorifiques, etc. S’il est évident que cela stimule le développement des secteurs du transport et de la logistique, il reste impératif d’ériger dans ce secteur des champions nationaux capables de recueillir toutes les productions des exploitants. Si ce goulot d’étranglement est réglé, aux oubliettes le gaspillage, les grosses pertes de lait pendant la forte lactation et autres périodes de soudure.

Impact économique et social

Non seulement, l’industrialisation de l’élevage génère des emplois dans les exploitations agricoles, les industries de transformation, les services et le commerce, mais aussi et surtout, c’est une activité économique importante dans les zones rurales. Son industrialisation contribue au développement des territoires ruraux, à la réduction de la pauvreté et à la lutte contre l’exode rural.

Sur le volet de la sécurité alimentaire, l’élevage et les filières associées contribuent grandement, en fournissant des protéines animales essentielles à l’alimentation humaine. L’industrialisation, qui en découle, permet d’augmenter la production et de garantir un approvisionnement régulier.

Relativement aux cultures fourragères, notons que la production d’aliments pour le bétail reste indispensable pour nourrir les animaux d’élevage. Ces cultures fourragères garantissent un approvisionnement régulier en aliments de qualité, ce qui est essentiel pour la productivité de l’élevage. Il ne faut surtout pas négliger l’impact de ces cultures sur l’environnement. En effet, les cultures fourragères peuvent contribuer à la séquestration du carbone et à la préservation de la biodiversité. Une gestion durable des cultures fourragères est essentielle pour minimiser l’impact environnemental de l’élevage.