Considéré comme un artisan de l’égalité entre les peuples, Pr Amadou Mahtar MBow est célébré ce 28 octobre 2025 au CICAD à Diamniadio, à 40 km de Dakar. La pensée de ce digne fils du Sénégal— qui met l’accent sur le fait de s’éduquer et se cultiver, non pour imiter, mais pour inventer — demeure une boussole essentielle pour l’Afrique et pour tous ceux qui croient à un monde fondé sur la justice et le partage du savoir. C’est justement ce qui a amené le gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye a organisé un hommage national, entamé aujourd’hui mais qui va durer pendant 6 mois.
C’est un honneur de rendre hommage à Amadou Mahtar MBow (1921-2024), une figure monumentale du Sénégal, de l’Afrique et du monde. La date du mardi 28 octobre 2025 sera marquée d’une pierre blanche dans les annales de l’histoire du Sénégal et de l’Afrique. C’est un modèle pour les jeunes générations, illustrant qu’un savoir qui libère et une culture qui relie sont les fondements d’une humanité qui s’élève, ont témoigné, en substance les autorités, avec à leur tête le Chef de l’Etat du Sénégal, et les responsables des entités ayant collaboré à l’hommage. Les différentes interventions ont, en effet, fait état d’un homme multidimensionnel, symbole d’unité et de rayonnement panafricain. L’héritage de cet ambassadeur infatigable est célébré pour son engagement inébranlable en faveur de la dignité africaine, de l’égalité culturelle entre les peuples et de la souveraineté intellectuelle. Education, culture, épistémologie du savoir, R&D, innovation … ont rythmé une cérémonie pendant laquelle, l’aura d’un héros national a plané, produisant des frissons, donnant la chair de poule. C’est de bonne guerre que le Sénégal, son pays, lui rende un hommage national, en présence de son épouse Mme Raymonde Fadila MBow, ses enfants, des membres de sa famille (gardienne vigilante de sa mémoire) et de nombreux invités. A noter que cet hommage, qui démarre ce 28 octobre 2025, prélude à 6 mois de commémoration.
Un grand homme aux multiples facettes
Comment rendre hommage à un si grand homme sans relater son parcours. Ainsi de nombreux témoins ont fait allusion à ses atouts de pédagogue et d’humaniste.Brillant élève, puis officier dans l’armée de l’Air (Mécanique aéronautique), il revient au Sénégal pour enseigner, après des études en Histoire-Géographie à la Sorbonne. Pour lui, l’éducation est un acte de libération et non une simple ascension sociale, et la culture est un langage de résistance et de création.
Homme politique sénégalais, il fut plusieurs fois ministre au Sénégal, notamment de l’Éducation nationale (1966-1968) et de la Culture et de la Jeunesse (1968-1970).
Un visionnaire à l’UNESCO (1974-1987)
Premier africain à diriger une agence des Nations unies en tant que Directeur général de l’UNESCO, il a marqué son mandat de 13 ans d’un bilan fort élogieux. Ce fut plus d’une décennie d’initiatives majeures, il a lancé la conception et l’édition de l’Histoire Générale de l’Afrique pour rétablir une histoire du continent vue par les Africains- dont les 3 derniers volumes viennent d’être achevés 60 ans plus tard.
Son mandat fut aussi marqué par la promotion du Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication (NOMIC) pour un dialogue plus équilibré. Dans la même veine, il a supervisé le lancement de la Convention du Patrimoine Mondial et l’inscription des premiers sites.
Le Sénégal s’est enfin rappelé ce matin le défenseur farouche contre le racisme et l’apartheid, œuvrant pour la restitution des œuvres d’art spoliées aux pays du Sud. Les témoins nationaux et internationaux ont été unanimes. L’adepte du développement durable, dont la Fondation éponyme fait plus que militer pour la modernisation de la pharmacopée, a été dignement honoré aujourd’hui ! Repose en paix, grand monsieur ! Les acquis seront consolidés, a confié le Président de la République du Sénégal, dans un vibrant discours clôturé par une standing ovation. L’intégralité du legs sera exécutée. La solennité de l’évènement, qui le rend immortel par son pays, en témoigne.














