Après la décélération post-covid de ses bénéfices, Amazon est en quête de nouveaux relais de croissance. L’Afrique où les principales sociétés d’e-commerce peinent à décollent offre des perspectives intéressantes pour un marché de près d’un milliard de consommateurs.
Amazon, dans le but d’agrandir son marché, a décidé de lancer en Afrique sa plate-forme d’e-commerce. En dépit de la concurrence sur place, la société de Jeff Bezoz compte bien se faire un nom sur le Continent. Pour évincer ses principaux concurrents en Afrique le groupe américain a mis en place le « project fela », destiné dans un premier temps au marché nigérian. Le Prime Video ou encore le Cloud sont les autres domaines où Amazon veut se faire une place avec notamment Amazon Web services (AWS) pour l’hébergement de données. Après l’Egypte où le groupe est présent, le Nigéria et l’Afrique du Sud, poids lourds du Continent sont les prochains cibles de la plus grande société d’e-Commerce dans le monde. Et ce, du fait de leur puissance économique, démographique et de leurs ouverture juridique sur les marchés internationaux comparé au reste de l’Afrique.
L’Afrique en relai de croissance pour Amazon
Après la forte croissance dû au confinement par le Covid-19, Amazon a connu une décélération de sa courbe de croissance. Le marché africain où le e-commerce est encore embryonnaire est de ce fait perçu comme un relai de croissance. En effet, au deuxième trimestre de 2022, suivant la tendance à la décélération déjà enregistrée au premier trimestre, ses bénéfices ont reculé à 3,3 milliards de dollars contre 7,7 milliards de dollars durant la même période l’an passé. Dans cette optique de chercher de nouveaux débouchés sur les marchés, Amazon a également racheté one medical en juillet pour environ 3,9 milliards de dollars et compte s’engouffrer dans la brèche ouverte par les difficultés des géants d’e-commerce africain : Jumia, Takealot, Konga. En 2021, Jumia, présent dans 11 pays du continent africain a réalisé un chiffre d’affaires de 178 millions de dollars pour 227 millions de dollars de perte. En 2020, Nick Imudia, directeur général de la société Konga, annonçait vouloir dépasser les 35 milliards de dollars de revenus d’ici à 2024, alors que la valorisation de la société s’établit actuellement à près de deux milliards de dollars. A noter que Konga sous la direction de prince Nnamdi ekeh a été racheté en 2018 par le fabricant d’ordinateurs, nigérian Zinox technologies. En revanche, Takealot a enregistré un chiffre d’affaires en mars 2022 de 27% à 827 millions de dollars et 6,54 millions de dollars de pertes. Cependant, le marché africain où la classe moyenne est appelé à croitre – selon une étude de Deloitte publiée en 2015 – reste prometteur. En effet, en 2013, la classe moyenne en Afrique représentait plus de 375 millions d’individus, soit 34 % de la population. À l’horizon 2030, la classe moyenne devrait, selon les prévisions, compter plus d’un demi-milliard d’Africains.