L’Éthiopie, qui est sur le point d’ouvrir son secteur financier aux concurrents étrangers, mettra les banques locales face à une concurrence féroce. Dans ce nouveau paysage bancaire, elles seront tenues d’innover et de s’adapter. Face à un défi important, les banques locales gagneraient à croître en taille et à diversifier leurs offres, développant de nouveaux produits et services tout en adoptant les technologies de pointe dans le domaine.
La compétitivité des banques éthiopiennes sera mise à rude épreuve, avec l’autorisation du gouvernement éthiopien de permettre aux banques étrangères à acquérir des parts dans des banques locales et à créer des filiales. Dans certains cas, elles peuvent être autorisées à reprendre des banques locales. Ce scénario introduirait un niveau considérable de concurrence ; c’est du moins l’avis de nombreux experts. Si d’aucuns y trouvent quelques avantages, d’autres préconisent la prudence et plaident que cette ouverture doit être gérée correctement au sein du secteur financier éthiopien. Ce secteur, qui comprend banques et compagnies d’assurance, reste relativement petit quoique disposant d’un immense potentiel de croissance. Si au cours des 20 dernières années, il a connu une expansion significative, il reste encore beaucoup à faire.
Dans tous les cas, les banques locales éthiopiennes auront du mal à être compétitives, une fois que les banques étrangères entreront sur le marché, sans un certain nombre de changements et d’ajustements.
Les gages de réussite
La configuration du paysage bancaire de l’Éthiopie révèle une relative atomicité. Le pays compte actuellement 31 banques en activité. Pour être compétitives, ces banques doivent accroître leur base de capital, soit par de nouvelles injections de capitaux, soit par des fusions, comme l’a récemment suggéré le gouvernement.
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Quant aux banques étrangères, elles pourraient introduire de nouvelles technologies et une main d’œuvre qualifiée, ce qui renforcerait la concurrence et améliorerait considérablement les secteurs de la banque et de l’assurance, à condition qu’ils soient gérés correctement. Accentuer le taux de bancarisation, vu que la plupart des activités des banques locales sont actuellement limitées aux villes et aux grandes agglomérations, passerait par étendre leur portée aux zones rurales pour couvrir encore plus de citoyens. C’est d’autant plus juste qu’un accès équitable aux services financiers reste essentiel au développement du pays.