La République démocratique du Congo a lancé une enquête sur le détournement de plus de 300 millions de dollars de la société minière d’État Gécamines entre 2012 et 2020, a annoncé samedi dernier le ministère de la Justice dans un communiqué. Et ce dans un climat ambivalent de traque politique et de réelle volonté de lutter contre la corruption.
La Gécamines, société nationales minières de la RDC, qui détient des participations minoritaires dans des plus grands projets de cuivre et de cobalt au monde, est depuis longtemps accusée de corruption par des organisations non gouvernementales et des politiciens de l’opposition. L’Inspection générale des finances (IGF), l’organisme de surveillance des finances publiques du Congo, a constaté en 2022 que plus de 400 millions de dollars d’avances fiscales et de prêts que la Gécamines avait déclaré avoir versés au trésor national n’avaient pas pu être retrouvés, selon les chiffres de l’organisation du gouvernement de Félix Tshisekedi. La période cité entre 2012 et 2020 inscrimine surtout les hommes de l’ancien régime dirigé par Joseph Kabila.
Traque politique ou volonté de transparence ?
Règlement de compte politique ou volonté de transparence ? Toujours est-il qu’il a été déclaré dans un rapport à l’époque que les 413 millions de dollars manquants étaient présumés avoir été détournés et que les auditeurs poursuivraient leurs enquêtes, selon des informations relayées par Reuters. L’IGF avait également découvert dans un audit distinct sur les finances de la banque centrale du Congo que la Gécamines avait détourné des avances d’impôts d’une valeur d’environ 315 millions de dollars entre 2012 et 2020. Le ministère congolais de la Justice a déclaré samedi dans un communiqué qu’il avait chargé le procureur de la République d’ouvrir un procès contre les responsables du « détournement de fonds publics » signalé par l’IGF.
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