
L’inflation a continué de décélérer au premier trimestre 2025, en glissement annuel dans la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Au premier trimestre 2025, les pressions sur les prix ont poursuivi leur détente, bien que le taux d’inflation sous-régional demeure supérieur au seuil communautaire, selon les données publiées par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) le 09 juillet 2025.
Au premier trimestre 2025, le taux d’inflation sous-régional, bien que toujours au-dessus du seuil communautaire, a continué de ralentir. Ainsi, en moyenne annuelle, il est revenu de 4,9 % en mars 2024 à 4,0 % en mars 2025, a indiqué la BEAC dans son bulletin trimestriel. De même, en glissement annuel, le taux L’inflation est descendu à 3,1 % en mars 2025, contre 3,8 % un an auparavant. Le ralentissement de l’inflation a principalement découlé d’une bonne campagne agricole au Tchad et au Cameroun, ainsi que de la stabilisation des prix des carburants à la pompe dans les pays de la CEMAC. En outre, la fermeté de la consommation privée et les effets de la hausse des prix des carburants à la pompe en 2024 au Cameroun et au Tchad sur les transports et autres postes de consommation, notamment les produits alimentaires, conjugués avec des perturbations climatiques, ont continué d’entretenir l’inflation dans la CEMAC.
Perspectives : l’inflation dans la CEMAC continuerait de ralentir…
Les prévisions à fin juin 20252 tablent globalement sur la poursuite du relâchement des pressions sur les prix qui demeureraient toutefois élevés, avec un taux d’inflation sous-régional au-dessus du seuil communautaire. Ainsi, en moyenne annuelle, le taux d’inflation reviendrait à 3,5 % en juin 2025, contre 4,0 % en mars 2025, et 4,6 % un an plus tôt. En glissement annuel, après la remontée entamée au
quatrième trimestre 2024, le taux d’inflation continuerait de ralentir pour le sixième mois consécutif, à 2,2 % en juin 2025 après 3,1 % en mars 2025, contre 4,5 % en juin 2025. Le relâchement des tensions inflationnistes serait principalement le fait d’une décélération continue des prix des services de transport et des produits alimentaires, indiquant que les effets de la révision des prix à la pompe de 2024 s’estompent nettement. En revanche, la hausse des coûts du fret en 2024, qui se poursuivrait en 2025, et entraînerait une hausse de l’inflation mondiale de 0,6 % en 2025, devrait freiner cette tendance désinflationniste. Pour l’essentiel, en glissement annuel, la dynamique projetée à court terme serait principalement portée à fin juin 2025 par une contribution de la fonction « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » de 1,0 point, contre 2,5 points un an auparavant, tandis que la participation de la fonction « transport » (contenant le
poste lié aux prix des carburants) reviendrait à 0,1 point après 1,1 point un an plus tôt.
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Pour la CEMAC, l’inflation moyenne serait ramenée au-dessous de la cible communautaire de 3 % : 2,8 % en 2025, 2,3 % en 2026 et 2,1 % en 2027 (après 4,1 % en 2024), traduisant une révision à la baisse par rapport aux données observées à fin mars 2025. Les tensions inflationnistes dans la Sous-région seraient alimentées au niveau externe principalement par les effets de la hausse exceptionnelle des coûts du fret maritime en 2024, qui devrait se poursuivre en 2025, dans un contexte d’accentuation des tensions géopolitiques et commerciales, ainsi que d’incertitudes entourant les politiques publiques. En revanche, la baisse projetée des cours du pétrole brut devrait continuer à tirer les prix de l’énergie vers le bas. Cette situation pourrait favoriser la poursuite d’un assouplissement de la politique monétaire par les Banques Centrales des pays avancés (Fed, BCE, BOE, etc.) pour favoriser la croissance économique.