Chronique- Et si l’AgTech était le leap frog pour l’Afrique 

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Le secteur agroindustriel connaît une accélération majeure des innovations, portée par l’intelligence artificielle (IA), la robotique, l’agriculture de précision et les solutions durables. Ces avancées, qui visent à optimiser la productivité, réduire l’impact environnemental et répondre aux défis climatiques, sont en train d’être adoptées de plus en plus ailleurs dans le monde.  

Les récents salons, tels qu’Agritechnica 2025 et CES 2025, ont révélé d’intéressantes tendances de l’AgTech. Des innovations qui s’inscrivent dans une dynamique mondiale. Le marché de l’AgTech devrait atteindre 56,74 milliards de dollars d’ici 2030, avec une croissance de 12,9 % pour l’agriculture intérieure.

En France et en Europe, des événements comme Agritechnica 2025 ont mis l’accent sur la convergence entre précision, automatisation et durabilité, avec des collaborations comme ABB-LandingAI pour l’IA générative en robotique agroalimentaire. Cependant, des défis persistent, tels que la courbe d’apprentissage pour les petites exploitations et les investissements initiaux.

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Pour une adoption réussie, les acteurs agroindustriels sont encouragés à former les opérateurs et à intégrer ces outils via des partenariats. ICL Planet, pour les solutions biologiques, pourrait être pris comme exemple. Ces technologies ne se contentent pas d’améliorer l’efficacité. Elles redéfinissent l’agro-industrie pour une résilience accrue face au changement climatique, tout en favorisant une production plus éthique et rentable.

Des pistes

Grâce aux biotechnologies et solutions durables, il est possible de réaliser une édition génétique de cultures résistantes à la sécheresse. Par ces solutions, il est possible d’utiliser les nanotechnologies pour une fertilisation ciblée ou obtenir des suppléments anti-méthane pour le bétail (Rumin8, Octometha). Les bénéfices sont multiples. Ils vont de la réduction des émissions de CO2 de 30 % d’ici 2030, à la valorisation des biodéchets en fertilisants.

Les nouveaux process dans l’agriculture de précision et l’IoT (internet des objets) permet d’employer des capteurs connectés et le GPS pour une gestion en temps réel des parcelles, intégrant la blockchain pour la traçabilité. La résultante est une augmentation des rendements de 15-20 %, et de surcroît une traçabilité complète de la ferme à l’assiette pour la conformité réglementaire. En Amérique du Nord, des solutions, telles que Stara (télémétrie Topper), des drones Airinov pour l’analyse hydrique, sont largement adoptées (61 %). Sous nos latitudes, tous ces jeunes inventeurs de drones pourraient être mis à contribution.

Avec les énergies renouvelables, des fermes intelligentes, qui utilisent des moteurs à hydrogène, solaire ou hydraulique, pour engins agricoles ou l’hydrogène vert produit par biomasse, c’est une agriculture écologique qui va avoir le vent en poupe. Pas besoin de réinventer la roue. Juste acquérir les générateurs, genre Kubota Hydrogen Engine ou autres intégrés dans les tracteurs Fendt à Agritechnica, pour ensuite fondre ses propres modèles mieux adaptés.

L’IA, qui est en train de devenir incontournable, peut être utilisée pour analyser des données massives (météo, sol, rendements) et simuler des scénarios via des « jumeaux numériques » (digital twins). De telles analyses permettent une optimisation des ressources (eau, engrais) jusqu’à 30 %, une prédiction des rendements avec une précision accrue. Cette innovation peut être intégrée dans les fermes verticales pour une production organique.

Avec une formation accélérée, nombre de jeunes et moins jeunes, en quête d’emplois générateurs de revenus, peuvent s’épanouir dans cette branche.