Le président libérien Joseph Boakai a publié mercredi un décret visant à identifier et récupérer les biens publics volés et à poursuivre en justice les responsables actuels et anciens complices. Et ce dans le cadre de la répression de la corruption lancée depuis son investiture en janvier.
Au Libéria, le nouveau président a créé une commission pour retrouver les biens publics volés. L’ordonnance établira un groupe de travail qui aura le mandat légal et le financement de l’État pour enquêter et récupérer les avoirs gouvernementaux acquis illégalement et demander l’extradition des suspects impliqués, a indiqué la présidence dans un communiqué. Le président Boakai a évoqué la nécessité de « réduire cette menace alarmante qui a englouti notre pays et de remédier à la situation de conversion des biens publics… à un usage privé par des fonctionnaires placés en position de confiance ». Boakai, qui a battu son prédécesseur George Weah aux élections de novembre, grâce à sa promesse de lutter contre la corruption endémique et d’améliorer les moyens de subsistance dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, où plus de la moitié de ses 4,5 millions d’habitants vivent dans la pauvreté. En février, Boakai a commandité un audit de trois institutions gouvernementales, dont la banque centrale. Centrée sur la période 2018 à 2023, l’enquête devrait rendre ses conclusions d’ici trois mois. En janvier, l’organisme de surveillance anti-corruption Transparency International (TI) a noté les réformes positives introduites par l’administration de Weah en 2022-2023, mais a déclaré que l’impunité pour la corruption restait élevée car ces réformes n’étaient pas encore pleinement mises en œuvre. Le Libéria était classé 145e sur 180 pays selon l’indice de perception de la corruption de TI en 2023.