L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est souvent perçue comme un fervent défenseur du libre-échange. Cependant, elle reconnaît également la nécessité de protéger les économies nationales, dans certaines circonstances. Les mesures de sauvegarde, une exception nécessaire, sont à la disposition des pays africains…
L’OMC cherche à promouvoir un système commercial mondial ouvert et non discriminatoire, tout en reconnaissant la nécessité de protéger les économies nationales, dans certaines circonstances exceptionnelles. Les mesures de sauvegarde constituent un mécanisme de régulation permettant de concilier ces deux objectifs.
Le libre-échange est le principe fondamental de l’OMC. Dans sa promotion de la libéralisation des échanges, elle a pour mission principale de réduire les barrières commerciales entre les pays, en encourageant la réduction des tarifs douaniers et des quotas. Justement, le principe de non-discrimination ou principe de la nation la plus favorisée (NPF) garantit que chaque membre de l’OMC accorde à tous les autres membres les mêmes avantages commerciaux.
Cependant pour maintenir un équilibre délicat entre libre-échange et protectionnisme, l’OMC prévoit des mesures de sauvegarde des économies nationales. Elles sont une protection contre les importations massives. Lorsque des importations d’un produit particulier augmentent soudainement et causent ou menacent de causer un préjudice grave à une branche de production nationale, un pays membre peut demander l’autorisation d’appliquer des mesures de sauvegarde.
Subtile application entre sauvegarde et protectinnisme déguisé
Certes, ces mesures doivent respecter des critères précis, définis par l’OMC, notamment en termes de durée et d’ampleur, mais elles ont la capacité d’empêcher des marasmes, consécutifs à des fermetures en cascade d’usines et donc de hausse du taux de chômage. A noter que les mesures de sauvegarde sont considérées comme des mesures d’urgence et doivent être levées, dès que le dommage causé a cessé.
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Du point de vue des pays Africains, surtout ceux qui ont une industrie balbutiante, prendre en compte ces mesures de sauvegarde permettrait une protection des industries nationales. Les mesures de sauvegarde permettent, en effet, aux gouvernements de protéger les industries nationales, en difficulté, face à une concurrence étrangère déloyale. A eux d’en faire bon usage pour défendre leurs industries laitières, sucrières, de la pêche, horticole… sans négliger le pan entier de l’industrie de la réfrigération et de la conservation, essentielle pour atténuer les pertes post-récoltes.