Le développement d’agro-industries et d’industries minières modernes et intégrées est considéré comme un levier essentiel pour l’établissement d’une sécurité économique durable en Afrique, en allant au-delà de la seule subsistance. En fonction des terroirs, les filières de la ferme à la fourchette, du minerai au lingot, ne manquent pas…
Les agro-industries et industries minières modernes et intégrées jouent un rôle important dans la sécurité économique en Afrique. Elles impliquent la transformation des produits agricoles (des bassins halieutiques aux terres fertiles) et miniers, créant ainsi une valeur ajoutée significative. Une telle approche va au-delà de l’exportation de matières premières brutes. Ce type de structures sont la pierre angulaire pour transformer les secteurs agricole et minier africains d’une source de subsistance risquée à un puissant moteur de croissance économique et de sécurité nationale en Afrique.
En augmentant la productivité, en réduisant les pertes après récolte (jusqu’à 40 % dans certains cas), grâce au conditionnement et à la transformation, et en assurant la disponibilité des aliments tout au long de l’année, ces agro-industries réduisent la dépendance à des importations alimentaires coûteuses. Même son de cloche au niveau des industries minières intégrées qui vont de la mine à la fonderie.
Par la même occasion,ces industries génèrent des emplois décents, non seulement dans les exploitations agricoles, mais aussi dans les usines de transformation, le transport, la logistique, et la commercialisation. Les activités agricole et minière ont un fort pouvoir de réduction de la pauvreté.
Diversification économique et stimulation de secteurs connexes
En passant d’une économie basée sur l’extraction de matières premières à une économie de transformation, les pays africains deviennent moins vulnérables aux chocs des prix mondiaux des produits de base.
Le développement de l’agro-industrie et d’une industrie minière intégrée tire l’investissement dans les infrastructures (routes, électricité, eau, assainissement…), l’énergie, et les services (financement, technologies).
Malgré ce potentiel immense, plusieurs défis structurels doivent être relevés pour concrétiser une telle vision.
A mon sens, il est important de s’attaquer à la problématique des infrastructures déficientes. En effet, le manque d’infrastructures de transport (autoroutes et voies express), de stockage (chaîne du froid) et d’énergie fiable, rend la transformation et l’accès aux marchés difficiles et coûteux.
Un autre défi et non des moindres à surmonter est lié à l’accès aux financements et à la technologie. Les petits exploitants et les PME agro-industrielles peinent à obtenir des financements pour investir dans des technologies modernes et améliorer la productivité. Avouons que les atouts du continent, ajoutés à l’émergence de la nanotechnologie rendent cet handicap moins insurmontable.
A lire aussi: Afrique- « Sécurité & Sûreté », cette autre mamelle qui nourrit le développement
Relativement au changement climatique, une exploitation qui tienne compte de l’impact environnemental doit être privilégiée. Dans cet ordre d’idées, il faut tenir compte de la dégradation des terres et des phénomènes météorologiques extrêmes qui peuvent menacer la production agricole. Cela nécessite des investissements dans l’irrigation, les technologies de précision et les pratiques résilientes.
Bien entendu, un environnement des affaires, qui promeut le respect des contrats, la stabilité macroéconomique et la clarté réglementaire, reste crucial pour attirer les investissements privés nationaux et étrangers dans ces secteurs.
Opportunités et voies de modernisation
Pour parvenir à de franc-succès, des stratégies, telles que la création de Zones de Transformation Agro-industrielle Spéciales (SAPZ), de P2I (Plateformes industrielles intégrées)… promues par des aménageurs-développeurs nationaux, gérés de façon autonome, doivent être mises en œuvre.
Dans ces espaces, l’utilisation de technologies modernes (semences améliorées, mécanisation, drones, capteurs) devrait être à la page, pour augmenter les rendements et améliorer l’efficacité de la production.
Des espaces deformation de jeunes entrepreneurs, d’agriculteurs aux pratiques agricoles modernes et à la gestion d’entreprise, pourraient y être domiciliés ou multipliés dans les pays. Pour couronner tout, la mise en place de partenariats solides entre petits exploitants et grandes entreprises agro-industrielles (agriculture contractuelle) ou minières, coulerait de source pour garantir un marché stable et un accès aux intrants.














