Chronique: CEDEAO- entre critères de convergence et économies complémentaires

(Crédits: Dr).

Fondés sur des indicateurs économiques, à respecter par les pays membres, les critères de convergence lient les pays de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Ils tournent autour de ratios relatifs à la dette publique (inférieure à 70%), au déficit budgétaire public (3%), comparés au PIB, à la stabilité du taux de change, à la maîtrise de l’inflation (10% maximum) …

Mais dans des pays où une bonne partie de l‘économie se situe dans l’informel, où des chantiers importants sont entrepris pour justement une transition de l’informel vers le formel, où des statistiques fiables sont difficiles à avoir dans certains secteurs, ne met-on pas des critères qui ne seront pas respectés ? Lorsque les dépassements, qui doivent être exceptionnels et temporaires, deviennent permanents alors les critères de convergence n’apparaissent que comme un paravent. Ils ne doivent aucunement être une sorte d’effet de mode à mettre en place, pour faire une analogie à d’autres espaces économiques existants ailleurs dans le monde. La conjoncture aidant, la 58ème Session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, tenue en janvier 2021 par visioconférence, entérinait l’exemption des États membres de respect de ces critères de convergence macroéconomique.

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Pour sortir d’un tel carcan, des économies complémentaires, une configuration essentielle pour faire gagner des points de croissance au commerce sous régional, restent nécessaires. Cette partie du continent ne manquent pas de ressources naturelles, réparties de façon différenciée pour permettre aux « spécialistes des mines » d’alimenter en produits finis et dérivés ceux des zones plus humides et par conséquent agricoles… Que les pays côtiers commercent avec ceux de l’hinterland, et vice-versa. Ces activités, qui ne doivent souffrir d’aucune non-qualité, ne doivent pas se cantonner aux secteurs primaires et secondaires. A l’image du reste du continent, qui pullule de créativité, le tertiaire, notamment avec l’e-commerce, doit se développer dans toute sa diversité. Une feuille de route, comprenant la zone panafricaine de libre-échange et la monnaie unique ECO gagnerait à inclure le Nilar (monnaie-or africaine), le raffinage de métaux précieux et toute l’industrie annexe, à même d’engendre des marchés et comptoirs de niveau mondial.

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