Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, a finalement porté son choix sur le Sénégalais Abdoulaye Bathily, nomme émissaire de l’organisme en Libye. Politicien chevronné, Bathily a la lourde tâche de convaincre les différentes parties de négocier afin de réunifier un pays divisé administrativement et politiquement depuis plus de 10 ans.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a nommé le diplomate sénégalais et ancien ministre du gouvernement Abdoulaye Bathily comme son envoyé en Libye, a annoncé samedi la mission de l’ONU en Libye dans un communiqué. Bathily succède à Jan Kubis, qui a quitté ses fonctions à la fin de l’année 2021, après avoir échoué à résoudre le conflit de longue date en Libye alors que le pays a raté l’organisation des élections nationales.
Qui est Abdoulaye Bathily ?
Agé de 75 ans, Abdoulaye Bathily est un historien, universitaire et vétéran de la vie politique sénégalais. Plusieurs fois député et ministre sous les présidences d’Abdou Diouf et de Macky Sall. Il a été le chef de file de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (LD/MPT) pendant 29 ans. Diplômé de l’université de Birmingham, il a été professeur d’histoire moderne et contemporaine à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il a également été candidat de l’élection présidentielle de son pays en 2007, avant de se retirer de la vie politique en 2013. Une longue expérience dont le nouvel émissaire des Nations Unies aura besoin pour mettre fin à la division de la Libye en proie au terrorisme et à une guerre civile depuis plus d’une décennie.
La lourde tâche de réunifier une Libye profondément divisée
Le pays d’Afrique du Nord a été divisé entre deux administrations rivales dans les années qui ont suivi le renversement de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi il y a plus de dix ans. Le gouvernement d’entente nationale (GNA) est basé dans la capitale, Tripoli, située à l’ouest, tandis que l’armée nationale libyenne (LNA) est à l’est. Malgré le calme relatif de ces dernières années, les tensions sont remontées d’un cran après l’échec de la tenue d’élections tant attendues en décembre dernier et le refus du Premier ministre sortant, Abdul Hamid Dbeibah, de démissionner. Son rival Fathi Bashagha, qui a été nommé Premier ministre par le parlement de l’Est, a tenté d’entrer à Tripoli. L’ONU par le biais de son Secrétaire général adjoint aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, a dénoncé cette escale de violence.
Des violences ont éclaté le 27 août, faisant au moins 42 morts, dont quatre civils, et près de 160 blessés, selon les autorités libyennes. Une cinquantaine de familles auraient été déplacées, tandis que cinq centres de santé et deux centres de détention pour migrants ont été endommagés.
Il est essentiel qu’un accord soit conclu dans un cadre constitutionnel et qu’un calendrier pour les élections soit établi pour permettre au peuple libyen de choisir ses dirigeants , a déclaré Rosemary A. DiCarlo.
Un contexte caractérisé par une grave dégradation de la situation des droits de l’homme selon l’ONU. L’organisme a signalé des violations contre des personnes exerçant leur droit à la liberté d’expression, des migrants, des réfugiés, et des militantes. Aussi, la Libye est un pays riche en ressources pétrolières. La production avait atteint les niveaux d’avant l’arrêt de 1,2 million de barils par jour à la fin de ce mois, avec des plans pour une nouvelle augmentation. Mais en raison de la division du pays l’ONU craint une mauvaise répartition des ressources.