L’inflation et le chômage sont en hausse continue en Tunisie. De nombreux Tunisiens, autrefois fiers de la prospérité relative de leur pays, ont maintenant du mal à joindre les deux bouts, du fait de l’inflation et de la crise endémique dans laquelle est plongée l’économie. Un marasme qui a emporté la ministre du commerce Fadhila Rabhi Ben Hamza.
Le président Tunisien Kaïs Saïed a limogé vendredi la ministre du Commerce Fadhila RabhiBen Hamza, a déclaré la présidence au milieu d’une crise économique et d’une inflation record dans ce pays d’Afrique du Nord. Le taux d’inflation annuel en décembre a atteint 10,1%, tandis que la crise financière a causé la pénurie de nombreux produits alimentaires dans les magasins. La banque centrale tunisienne a relevé la semaine dernière son taux directeur de 75 points de base à 8% pour lutter contre l’inflation, la troisième hausse en 12 mois. Face à la gronde populaire le président Kaïs Saïed a sanctionné la ministre du commerce Fadhila Rabhi Ben Hamza, qui peine à trouver une parade à l’inflation galopante. La situation économique et financière de la Tunisie est cependant beaucoup plus complexe.
La Tunisie tarde à trouver un accord avec le FMI
En décembre, le Fonds monétaire international (FMI) a gelé un accord destiné à aider le gouvernement Tunisien à obtenir des prêts pour payer les salaires du secteur public et combler les déficits budgétaires aggravées par la pandémie de COVID-19 et les retombées de la guerre Russie-Ukraine. Les investisseurs étrangers se retirent du pays où les agences de notation sont en alerte. L’inflation et le chômage sont en hausse, et de nombreux Tunisiens, autrefois fiers de la prospérité relative de leur pays, ont maintenant du mal à joindre les deux bouts. Fin décembre, le ministre de l’Économie, Samir Saeed, a déclaré que son pays s’attend à une inflation moyenne de 10,5 % en 2023, contre 8,3 % prévu pour 2022, alors que les pressions inflationnistes continuent d’augmenter. Le gouvernement tunisien n’a pas d’alternative à un accord avec le FMI, a ajouté Saeed, faisant référence au plan de sauvetage de 1,9 milliard de dollars pour aider le pays à faire face à ses besoins d’emprunt l’année prochaine.
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Les Tunisiens ont été frappés par la flambée des prix des denrées alimentaires et les pénuries de carburant et de denrées de base comme le sucre, l’huile végétale et le riz ces derniers mois. La Tunisie a conclu un accord préliminaire avec le FMI sur un prêt de 1,9 milliard de dollars en octobre. Cela permettrait au gouvernement tunisien, lourdement endetté, d’accéder à des prêts d’autres créanciers sur une période de quatre ans. En contrepartie, le pays doit entamer des réformes économiques radicales qui incluent la réduction du secteur de l’administration publique et une suppression progressive des subventions. L’accord était soumis à l’approbation du conseil d’administration du FMI le 19 décembre. Les différentes parties ont reporté la décision finale sur le prêt, afin de permettre au pays nord-africain de réajuster sa stratégie et de présenter un plan des réformes proche des exigences du FMI.