Le Ghana, la Chine et la France mettent en place un comité permettant d’ouvrir la voie à un prêt de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI). Après avoir défendu une politique économique sans l’aide des institutions de Bretton Woods, le Ghana de Nana Akufu-Addo dont l’économie est au bord du gouffre s’est résigné à faire appel au FMI, qui, à ses conditions.
En décembre, le Ghana a accepté un programme de crédit de trois ans avec le FMI pour renforcer les finances du pays et restaurer la confiance de ses créanciers alors que le pays faisait face à sa pire crise économique depuis des décennies. Les pourparlers se sont concentrés sur les assurances d’un comité des créanciers du Ghana quant à savoir si un programme d’échange de dette proposé serait suffisant pour garantir l’accord avec le FMI. La mise en place du comité conjoint formé par le Ghana, la Chine et la France a été de ce fait favorablement accueillis par le Fonds Monétaire International. Vendredi, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a salué la déclaration du comité des créanciers du Ghana dans le cadre G20 pour le traitement de la dette.
« Je salue la déclaration du Comité des créanciers officiels du Ghana sur l’importance d’un programme économique soutenu par le FMI, ainsi que son engagement à négocier les conditions de restructuration de la dette en conséquence. Cette déclaration fournit les assurances de financement nécessaires au Conseil d’administration du FMI pour examiner le programme proposé soutenu par le FMI et débloquer les financements indispensables des partenaires de développement du Ghana », a-t-elle déclaré.
Le FMI annonce également souscrire fermement à l’appel lancé par le Comité des créanciers officiels aux créanciers privés et aux autres créanciers bilatéraux officiels pour qu’ils s’engagent à appliquer des traitements de dette comparables. Pour l’organisme financier de Bretton Woods, l’action du Comité des créanciers reconnaît le solide programme de réformes des autorités ghanéennes, qui vise à rétablir la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette tout en jetant les bases d’une reprise inclusive. Cela signale également que de nouveaux progrès sont réalisés dans le cadre du Cadre commun du G20, démontrant que les partenaires internationaux sont prêts à travailler ensemble pour aider les pays à résoudre leurs problèmes de dette. C’est essentiel pour permettre à des pays comme le Ghana d’atteindre une croissance durable et de réduire la pauvreté, analyse le FMI.
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Le Ghana est au bord de la faillite. Le pays a du mal à refinancer sa dette depuis le début de l’année après les dégradations par plusieurs agences de notation de crédit, craignant qu’il ne soit pas en mesure d’émettre de nouvelles euro-obligations. Cela a aggravé l’endettement du pays dont la dette publique s’élève à 467,4 milliards de cedis ghanéens (55 milliards de dollars selon les données de Refinitiv Eikon) en septembre, dont 42 % en dette domestique. Le Ghana a eu un déficit de la balance des paiements de plus de 3,4 milliards de dollars en septembre, en baisse par rapport à un excédent de 1,6 milliard de dollars à la même période l’an dernier. Pour enrayer la fonte de ses réserves de devises et l’affaiblissement du Cedi, sa monnaie locale, le Ghana a tenté en novembre l’achat de ses produits pétroliers avec de l’or plutôt qu’en dollars américains. Alors que 70% à 100 % des recettes publiques sont actuellement consacrées au service de la dette, l’inflation du pays a grimpé jusqu’à 50 % en novembre. Ses réserves internationales brutes se sont élevées à environ 6,6 milliards de dollars fin septembre, ce qui équivaut à moins de trois mois de couverture des importations.