Au terme de la troisième session du Comité de Politique Monétaire (CPM), le gouverneur de la Banques des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Abbas Mahamat Tolli a déclaré que la Banque prévoit de maintenir les taux d’intérêt dans leur ensemble. C’était lors d’une visioconférence.
«Compte tenu des évolutions économiques et financières dans la sous-région, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangés les taux d’intérêt, notamment le taux d’intérêt des appels d’offres à 5,00 %, le Taux de la facilité de prêt marginal à 6,75 %, le taux de la facilité de dépôt à 0,00 %, et les coefficients des réserves obligatoires à 7,00 % sur les exigibilités à vue et 4,50 % sur les exigibilités à terme», a-t-il déclaré. L’objectif recherché par cette mesure est d’assurer la stabilité économique et monétaire dans la région, nonobstant les incertitudes internationales et les fluctuations économiques sous régionales, selon le gouverneur de la BEAC.
Une économique mondiale au pas de caméléon
Abbas Mahamat Tolli a profité de cette visioconférence de presse, pour évoquer l’évolution récente de la conjoncture économique ainsi que les perspectives macroéconomiques au niveau international et sous régional. Il a déclaré que l’activité économique mondiale devrait diminuer à cause des contre-performances du secteur manufacturier dans les économies développées, de la déficience du secteur immobilier en Chine et du durcissement des exigences monétaires dans la plupart des économies avancées et émergentes. Selon les perspectives de l’économie mondiale publiées en juillet 2023 par le FMI, la croissance mondiale, estimée à 3,5 % en 2022, devrait revenir à 3,0 % en 2023 et 2024. Les tensions inflationnistes devraient s’atténuer, avec un taux d’inflation qui ressortirait à 6,8 % en 2023 et 5,2 % en 2024, après 8,7 % en 2022. Sur le plan sous-régional, les paysages macroéconomiques et financiers restent marqués par plusieurs facteurs, notamment une croissance économique qui passerait de 2,8 % en 2022 à 2,5 % en 2023, en raison d’un recul plus important de l’activité pétrolière. Les tensions inflationnistes resteraient élevées, mais en baisse à partir du troisième trimestre de l’année. Les données budgétaires et commerciales connaissent également des changements.