Dans un discours à la Nation, retransmis en direct à travers les antennes samedi 03 février 2024, le Président Macky Sall vient de décider dans un décret le report de l’élection présidentielle à une date ultérieure… Le pays se dirige vers une crise institutionnelle face à la révolte qui s’en suit.
A 22 jours de la date du scrutin, les Sénégalais sont dans leur grande majorité ébahis et abasourdis face à la décision prise par le président Macky Sall ce samedi 03 février 2024 pour le report des élections. Il se base sur un hypothétique conflit entre l’Assemblée nationale et le Conseil Constitutionnel (CC)… Rappelant que le Parlement a voté le 31 janvier 2024 la mise en place d’une enquête parlementaire pour clarifier des allégations de corruption du Parti démocratique sénégalais dont le candidat Karim Wade a été recalé pour le motif de double nationalité (Art.28 de la Constitution exige l’exclusivité) et que trois jours auparavant un communiqué du CC, précédé d’un autre de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) fustigeaient les accusations de corruption- tenez-vous bien, émanant du candidat de la coalition au pouvoir Amadou Ba – contre deux membres du CC. L’un d’eux a d’ailleurs déposé une plainte contre le PDS, depuis.
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En outre, suite à la découverte de la double nationalité de la candidate Rose Wardini, déjà admise dans la liste des 20 candidats retenus, le 20 janvier 2024, par le CC, et qui se retrouve à la DIC (Direction des Investigations Criminelles), puis en garde à vue, le chef de l’Etat évoque une situation extrêmement grave et de crise, abroge le précédent décret 2023-2283 du 23 novembre 2023 qui convoquait le collège électoral. Il décide par décret 2024-106 du 03 février 2024, le report de la présidentielle, en attendant que le Parlement achève en procédure d’urgence le vote de réforme de la loi électorale ! Aucune nouvelle date n’a été fixée… Compte tenu de l’échéance annoncée par l’Assemblée nationale, tout porte à croire que ce sera dans 6 mois, à condition que l’opposition et le peuple sénégalais, très remontés dans leur grande majorité, contre cette décision, laissent faire. D’aucuns parlent de coup d’Etat institutionnel au Sénégal, fustigent un président qui a voulu imposer un 3ème mandat et qui s’accroche au pouvoir, et crachent sur son appel à un énième dialogue national. Les événements s’enchainent avec le maintien par l’opposition de sa campagne électorale, qu’elle devait commencer ce dimanche 04 février. Le regroupement a été violemment dispersé et des arrestations orchestrés dans les rangs de cette opposition. Face à la résistance populaire qui s’organise, le gouvernement de Macky Sall a décidé de couper les données mobiles au Sénégal ce lundi 05 février.