Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), M. Akinwumi Adesina, a exposé à l’Union Africaine (UA) les succès obtenus dans la mobilisation des ressources financières nécessaires pour faire face aux besoins de développement du continent.
Face aux chefs d’État et de gouvernement en marge de la 6e réunion de coordination semestrielle de l’UA qui a eu lieu à Accra, au Ghana, M. Adesina a rappelé la récente augmentation du capital de la Banque – qui est passé de 201 à 318 milliards de dollars américains – approuvée par le Conseil des gouverneurs lors des Assemblées annuelles qui se sont tenues à Nairobi en mai dernier. Cette approbation sera déterminante à la Banque, seule institution financière africaine notée AAA, de maintenir son statut et de répondre aux besoins urgents et colossaux du continent en matière de développement. Autres points clés, le président a mentionné les efforts mutuels de la Banque africaine de développement et de la Banque interaméricaine de développement avec comme finalité de mettre au point un nouveau modèle financier permettant de canaliser les droits de tirage spéciaux du Fonds Monétaire International (FMI) par le biais des banques multilatérales de développement.
« Je suis ravi de vous informer qu’après plus de deux ans d’efforts, et grâce au plaidoyer de l’Union africaine, nous avons enfin réussi », a déclaré M. Adesina à l’occasion de la réunion marquée par la présence de plusieurs chefs d’État et de gouvernement ainsi que des représentants des communautés économiques régionales.
En début d’année, La Banque Africaine de Développement (BAD) a initié un capital hybride de 750 millions de dollars américains, le tout premier jamais réussi par une institution financière multilatérale, qui a été mondialement salué. »Nous avons ainsi créé une nouvelle classe d’actifs pour les investisseurs du monde entier. Ce capital hybride sera multiplié par quatre, ce qui permettra à la Banque d’augmenter sa capacité de prêts », a indiqué M. Adesina. Le président de la BAD a profité de l’occasion pour montrer aux dirigeants des progrès faits par la Banque dans le cadre des efforts déployés à l’échelle mondiale afin que les richesses naturelles de l’Afrique soient prises en compte dans le calcul du produit intérieur brut (PIB). Par ailleurs, pour renforcer la sécurité alimentaire, la Banque a mis en place un programme régional de développement en faveur du riz en Afrique de l’Ouest, de 650 millions de dollars, en partenariat avec le Centre du riz pour l’Afrique. « Dans cinq ans, l’Afrique de l’Ouest deviendra autosuffisante en riz. Nous savons que nous pouvons y parvenir. Nous avons, grâce à notre travail, aussi aidé l’Éthiopie à devenir autosuffisante en blé en moins de quatre ans, et qui plus est un pays exportateur net de cette céréale. Ce qui est indispensable, c’est une forte volonté politique », a déclaré le président Adesina faisant allusion au programme phare de la Banque, Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT).
« La semaine dernière, la Banque africaine de développement a reçu la distinction d’institution financière de développement la plus transparente par Publish What You Fund pour ses opérations souveraines ».
Des reconnaissances qui prouvent les avancées faites par la banque et son guichet concessionnel, le Fonds africain de développement. Adesina a aussi fait part d’autres résultats notables, à savoir l’élargissement de l’accès à l’électricité en faveur de plus de 20 millions de personnes au cours des cinq dernières années et le partenariat signé avec la Banque Mondiale pour connecter 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030. « Par exemple, le projet d’interconnexion électrique entre la Mauritanie et le Mali, d’un montant de 890 millions de dollars, fait partie de cette initiative et permettra d’accroître le recours aux énergies propres et l’accès à l’électricité à 2,7 millions de personnes », a-t-il souligné.