La salle omnisports du Dakar Arena à Diamniadio, à 40 km de Dakar, a abrité, samedi 19 octobre 2024, la cérémonie de lancement officiel de la levée de fonds du parti politique PASTEF (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité). L’appel, lancé aux militants et sympathisants, pour financer la campagne des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, a été un succès retentissant.
En termes de transparence dans le financement des partis politiques au Sénégal et en Afrique, le parti PASTEF (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité) apporte une innovation de taille. En l’espace de 4 jours, allant de la déclaration du Président de ce parti, Ousmane Sonko, mercredi 16 octobre au samedi 19, jour de la rencontre, une somme de 500 millions de f CFA a été collectée, soit 750 000 €. Non encore clôturée, la levée de fonds pourrait atteindre 1 milliard f CFA (1,5 million €), croit le Président de PASTEF. Entamée sur un site de fundraising, symboliquement à raison de 1000 f CFA (1,5€) par militant, la collecte s’est poursuivie par une sorte d’entrée payante à la salle omnisports du Dakar Arena. Pour s’assurer d’avoir une place au sein de cette enceinte des militants ont quitté leurs localités respectives dès l’aube. Avant 15 h, heure, fixée par le Président du PASTEF pour l’entame des discours, des files interminables se sont formées dans les portes du stadium. Au total, la salle de 15 000 places s’est révélée exiguë pour recevoir tout ce monde, sachant que des places étaient aménagées sur le terrain pour les ténors du parti et des alliés. Enormément de monde est resté dehors.
Transparence
La somme collectée, résultante de dons volontaires des militants et sympathisants, servira à financer la campagne des Législatives anticipées prévues le dimanche 17 novembre 2024. Les montants ont été fixés, à raison de 1 000 f CFA, 100 000 f CFA (150 €), 500 000 f CFA (750 €), 1 million f CFA (1 500 €), voire 5 millions f CFA (7 500 €) pour ceux ayant un peu plus de moyens. Doit-on rappeler que ce parti, au cœur de la Coalition Diomaye, est arrivé au pouvoir le 24 mars dernier, avec un score de 54,28% des voix, au premier tour ? Contrairement à ce qui a été vécu, jusqu’à présent, au Sénégal, PASTEF a refusé d’user des moyens de l’Etat pour faire campagne ! C’est inédit et mérite d’être souligné. Cette démarche, qui s’inscrit dans la démarche de lutte contre la gabegie, la corruption et la concussion, symbolisée par le slogan « Jub-Jubal-Jubbanti », vient consolider la transparence, prônée par PASTEF. Pour les observateurs avertis, il ne s’agit pas d’une surprise. Ce parti figure parmi les rares a publié et présenté annuellement ses comptes au ministère de l’Intérieur, comme le stipule la loi. Pour mémoire, le Sénégal, peuplé d’à peine 15 millions d’habitants, abrite plus de 300 partis politiques, dont la grande majorité n’a qu’une simple boîte postale !
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Un Etat industriel
Le régime actuel au Sénégal respecte donc, jusqu’à présent, ses promesses de campagne. L’Exécutif, qui compte avoir les coudées franches, tend la perche aux Sénégalais pour une majorité à l’Assemblée nationale. La Vision2050, récemment partagée avec les Sénégalais, devrait jeter les bases d’une économie souveraine prospère et compétitive. Toutefois, il sera impératif qu’au sein des 08 pôles de développement aménagés, l’Etat s’érige en industriel, ne serait-ce qu’au début, pour une maîtrise des secteurs stratégiques. C’est la seule façon d’assurer durablement des débouchés aux ressources agricoles de différentes spéculations (canne à sucre, betterave à sucre, arachide, mil, fonio, manioc, anacarde, sésame…), de la pêche et de l’élevage. C’est par une collecte assurée que les revenus des acteurs du secteur primaire seront aussi certains. Chaque vaisseau amiral (industrie championne sénégalaise) aura autour une flottille de PME-PMI.
Pour la réussite de ces industries, hautement stratégiques pour le Sénégal, l’Etat devra user de son droit, en mettant en place des mesures de sauvegarde de l’économie, telles que préconisées par l’OMC. Avec une certaine capacité, elles satisferont le marché local et éventuellement exporteront dans la sous-région voire ailleurs.