La crise de l’énergie a constitué un véritable casse-tête pour les dirigeants du monde. La planète sortait à peine d’une crise sanitaire qui avait fini par gripper les rouages d’économies fort éprouvées de confinements sans précédent. Le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne a été la goutte qui a fait déborder le vase. Les prix ont bondi de plusieurs points de base, atteignant 2 chiffres, voire 3, dans certains pays y compris africains, face à une moyenne mondiale autour de 8,5%.
Selon les experts du FMI, la hausse des prix s’est établie à 8,8% en 2022. L’année 2022 restera gravée dans les mémoires. La principale pression à la hausse a continué de provenir des prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées, de loin la composante la plus pertinente du panier de l’IPC (Indice des prix à la consommation). Aussi, ces tensions ont pesé sur les prix de l’énergie, des transports, biens et services divers, du logement et des services publics, des restaurants & hôtels, etc. Si dans une quarantaine de pays, l’inflation s’est située en deçà de 5%, dans 90 autres, ce taux a été relevé entre 5 et 10%, comme en France où il a été enregistré à 6%. Dans une soixantaine d’autre pays, notamment d’Europe de l’Est, la hausse des prix a dépassé 10%.
Une hyperinflation qui inquiète
Au sein des pays, encore en conflits ou qui ont vécu un certain nombre de bouleversements doublés de problèmes socio-économiques majeurs, les taux d’inflation ont été plus élevés que la moyenne mondiale. A 284,9% au Zimbabwe, l’inflation a atteint 210% au Venezuela, 154,9% au Soudan, 72,4% en Argentine, mais aussi en Iran, au Yémen et au Sri Lanka, ils ont dépassé 40%. Au Nigéria, le taux d’inflation annuel a affiché 21,47 % en novembre 2022. C’est la lecture la plus élevée depuis septembre 2005. Selon les observateurs, cette tendance émane des perturbations de l’approvisionnement alimentaire, hausses des coûts d’importation dues à la dépréciation de la monnaie et à une augmentation des coûts de production.
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Dans d’autres pays africains, l’IPC a grimpé de 8,3% au Maroc, l’inflation a atteint 40,4% au Ghana, 18,7% en Egypte, 13% au Sénégal, 9,8% en Tunisie, 9,6% au Kenya, 7,6% en Afrique du Sud ou encore 5,2% en Côte d’Ivoire, suivant différentes statistiques dignes de confiance. Toujours est-il que les décideurs sont inquiets face à des taux de chômage élevés, surtout au sein d’une population active, essentiellement composée de jeunes diplômés. En 2022, tous les prévisionnistes tablaient sur une poursuite des tensions inflationnistes, le FMI prévoit une baisse du taux d’inflation mondial en 2023 qui se situerait autour de 6,5%. Un trend qui devrait s’accentuer en 2024, avec 4,1%.