Magnom Properties, société immobilière contrôlée par l’Arabie saoudite, vient d’annoncer son intention de lancer, au début de l’année prochaine, la construction d’une tour de bureaux de 50 étages, dans la nouvelle capitale égyptienne. D’une valeur d’un milliard de dollars, elle serait la première du genre à être alimentée par de l’hydrogène propre.
La nouvelle capitale égyptienne, ville de plus de 6 millions d’habitants, construite à partir de zéro dans le désert à l’Est du Caire, mise sur l’énergie verte. L’Égypte cherche à se positionner comme un pôle d’énergie verte face à la concurrence régionale. L’immobilier n’est pas en reste. Des ministères ont été transférés à la ville, à partir de juillet 2023, mais peu de résidents ont emménagé et la construction des infrastructures, notamment des liaisons ferroviaires, se poursuit. Un ambitieux projet y est en gestation. Il s’agit de l’édification d’une tour de 50 étages, baptisée Forbes International Tower, qui sera alimentée par l’hydrogène. Notons que le pari sur l’hydrogène propre, produit à partir d’énergies renouvelables, n’a pas encore fait ses preuves à grande échelle. Le design sophistiqué et le prix élevé représentent un pari de Magnom Properties, filiale du groupe industriel saoudien Rawabi Holding, selon lequel les clients internationaux seront attirés par un tel concept.
Un quartier des affaires décarboné
Magnom va bientôt commencer la conception détaillée de la Forbes International Tower et vise à achever le bâtiment d’ici 2030, a déclaré Karim Dayhoum, Directeur exécutif des projets de la société. Elle a acheté un terrain pour la tour en 2021 dans le quartier des affaires de la nouvelle capitale égyptienne, et sélectionne actuellement des terrains pour des tours sœurs… « Nous souhaitons offrir à nos locataires, à nos acheteurs et à nos investisseurs la possibilité d’utiliser les installations et les équipements de la région. Il s’agit d’un réseau d’espaces de bureaux sophistiqués. », a ajouté le Directeur exécutif.
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Rappelons que la nouvelle capitale est le plus ambitieux d’une série de méga-projets poursuivis par le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi. Des chantiers qui ont stimulé le développement des infrastructures, mais ont également mis à rude épreuve le budget, augmenté la dette et absorbé les devises étrangères. En conséquence, le gouvernement a dû plafonner les investissements publics sous la pression du FMI. Certes les investisseurs affirment voir du potentiel dans la position stratégique de l’Égypte et dans sa main-d’œuvre à large spectre, mais des observateurs trouvent que l’économie est depuis longtemps entravée par une mauvaise gestion et une faible productivité. Ces critiques affirment que la nouvelle capitale ne répond pas aux besoins des Égyptiens ordinaires. Le coût d’un milliard de dollars, pour une seule tour, et son design très luxueux sont inhabituels pour l’Egypte, déplorent-ils. Le coût d’investissement estimé pour le reste du quartier d’affaires construit par les Chinois, avec 20 tours, est de 3 milliards de dollars, ont-il renchéri.