La Côte d’Ivoire va mettre en place, avril prochain, un projet pilote pour retracer les fèves de cacao de la ferme au marché. Une nouvelle initiative pour s’attaquer notamment aux fléaux de la déforestation et du travail des enfants. L’information a été donnée le 03 mars par le chef de l’organisme de réglementation du cacao.
Assurer un suivi intégral du cacao depuis les plantations jusqu’aux principaux ports d’exportation, c’est le nouveau programme annoncé par le Conseil du Café-Cacao (CCC). L’organisme ivoirien a prévu de lancer la phase pilote de ce projet de traçabilité du cacao local le 1 avril 2022.
Retracer les circuits du cacao
Concrètement, il s’agit de recours à plusieurs techniques sur le terrain, dont celle consistant à identifier les plus de 800 000 producteurs de cacao ainsi que divers acteurs de la chaine d’approvisionnement. Cela à travers des numéros d’enregistrement. Pour suivre la progression des fèves dans les circuits de commercialisation, les sacs de jute employés pour le conditionnement du cacao seront marqués. Des cartes de paiement numériques intégrant diverses fonctionnalités seront également données aux exploitants. Le pays Ouest africain a déjà à son actif des projets de traçabilité mis en œuvre par les entreprises du secteur pour soutenir le programme national. Cette dernière initiative vise à accélérer, à booster la lutte contre la déforestation et le travail infantile dans la filière cacao. Un secteur clé de l’économie ivoirienne. Il génère des sources de revenus pour près de 5 millions de personnes et compte pour 40 % des exportations de marchandises du pays
Nestlé : nouveau plan pour éliminer le travail des enfants
La Côte d’Ivoire subit de plus en plus des pressions de ses partenaires notamment de l’Union Européenne pour la mise en place d’un système de production d’un cacao durable. Le secteur est considéré comme la principale cause de la déforestation en Côte d’Ivoire et au Ghana, tous deux producteurs de 60% du cacao mondial. C’est dans ce contexte que la Côte d’Ivoire a tenu à rassurer ses partenaires en annonçant, février dernier, le ralentissement de la déforestation. Le taux de destruction des surfaces forestières a atteint 26 000 hectares par an entre 2019 et 2021. Il s’agit d’un niveau 10 fois inférieur à l’étendue du défrichement observée entre 1990 et 2015, soit 300 000 hectares, a expliqué le ministère ivoirien des Eaux et Forêts.