Chronique : Fonds souverains, un levier ignoré en Afrique ?

Très souvent, ils sont très rentables et rapportent au pays émetteur des gains conséquents. Aussi, les fonds souverains peuvent investir au niveau national et à l’étranger. Dans des pays en voie de développement, où le besoin en investissements structurants est important, ils sont très opportuns.

Avec une économie structurée qui repose sur des fondamentaux solides, nombre de pays, à travers le monde, ont mis en place des véhicules d’investissement pour déployer des excédents et générer des rendements. Ces fonds souverains, hautement stratégiques, sont aussi un outil stratégique pour revendiquer sa souveraineté. L’Afrique n’est pas absente dans ce concert, mais quid de leur gestion ?

Pour avoir les moyens de son ambition, un Etat qui se respecte doit disposer d’une devise nationale garantie par un stock d’or géré par sa banque centrale et une économie transformatrice de ses ressources, capitalisant sur ses avantages. Cette approche peut allégrement générer des réserves excédentaires. Ces dernières, réunies au sein de fonds souverains, peuvent être investies dans différentes catégorie d’actifs dans le monde. Le portefeuille peut aller d’actions à la dette, en passant par l’immobilier, les actifs alternatifs, tels que les fonds spéculatifs, les fonds de capital investissement…

Au Moyen Orient, les bénéfices exceptionnels, tirés du boom pétrolier, en ont généré un certain nombre. Certes on trouve dans cette région quelques-uns parmi les plus gros au monde, avec 3 des Big Five (Autorité d’Investissement d’Abu Dhabi, Autorité Koweitienne des Investissements et l’Autorité monétaire saoudienne SAMA), mais le classement place le Fonds de pension du gouvernement Global Norvège en tête et China Investment Corporation à la 3ème place. Globalement, leurs actifs dépassent les 10 000 milliards de $ et progressent régulièrement, selon Soverign Wealth Fund Institute.

Quelle gestion ?

Ailleurs dans le monde, des Etats ont épousé la démarche. Ainsi, des fonds souverains existent en Europe, en Amérique, en Angola, au Gabon, en Malaisie, au Nigéria, au Qatar, en Russie, au Sénégal… Pour réinvestir les revenus tirés du gaz, le Mozambique projette d’en créer incessamment. Comme suscité dans mon propos, l’essence d’un fonds souverain repose dans une gestion saine et rigoureuse. Le numéro un mondial, issu des surplus de ventes de pétrole, est géré par la banque centrales. Ses principales participations se trouvent dans Nestlé SA, Alphabet (Google), Amazone, Apple, Microsoft, Royal Dutch Shell…

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Très souvent, ils sont très rentables et rapportent au pays émetteur des gains conséquents. Aussi, les fonds souverains peuvent investir au niveau national et à l’étranger. Dans des pays en voie de développement, où le besoin en investissements structurants est important, ils sont très opportuns. GIC et Temasek à Singapour, Korea Investment Corporation de Corée du Sud, ou encore National Social Security Fund de Chine l’ont bien compris. Ayons la franchise de dire qu’en Afrique, il n’est pas rare que le management de ces instruments n’ait rien à voir avec des pseudo-fonds souverains, mis en place pour servir de vache à lait aux régimes en place qui les utilisent à des fins politiques. On devrait les trouver partout sur le continent africain. Les pays, dont les ressources naturelles ne sont pas porteuses de bénéfices faramineux, ont à leur disposition des fonds de pension et des caisses de dépôts et de garanties, très souvent excédentaires. Ils sont aussi générateurs de fonds souverains pour financer des investissements structurants… il n’est pas nécessaire d’attendre que le pétrole jaillisse, pour ce faire. 

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