Au Maroc le déficit commercial s’envole de 57 % dans un contexte de choc persistant des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Ce déficit est le reflet d’une valeur monétaire des importations du pays plus élevée que les exportations.
Le déficit commercial du Maroc a grimpé de près de 57 % fin novembre 2022, déclenché par le choc des prix sur les marchés de l’énergie et de l’alimentation. Le déficit commercial, qui reflète la capacité d’un pays à continuer d’importer les produits dont il a besoin sans épuiser ses réserves de devises étrangères, a atteint des sommets records au Maroc en 2022. L’augmentation du déficit commercial reflète le fait que la valeur monétaire des importations du pays est disproportionnellement plus élevée que ses exportations, ce qui signifie que le pays doit recourir à des réserves de devises étrangères pour couvrir le déficit.
Au cours des onze premiers mois de 2022, les importations marocaines ont atteint 64,8 milliards de dollars, soit une augmentation de 42% par rapport aux 45,5 milliards de dollars de 2021. En parallèle les exportations ont augmenté de 33%, passant de 30 milliards de dollars en novembre 2021 à 37 milliards de dollars un an plus tard, selon les données de l’Office des changes et celui du commerce extérieur du pays.
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Le déséquilibre entre les importations et les exportations est principalement dû à la flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques. En effet, la grave sécheresse qui a paralysé l’agriculture marocaine tributaire des précipitations a accru la dépendance du pays vis-à-vis des importations alimentaires et a aggravé le déficit commercial. Fin novembre, les importations marocaines de blé – un aliment de base de l’alimentation nationale – ont presque doublé, à 2,2 milliards de dollars. De même, la valeur monétaire des importations d’énergie est passée à 13 milliards de dollars, contre 6,4 milliards de dollars fin novembre 2021, selon les données de l’office des changes.