Une Zone de libre-échange en Afrique ne manquera pas d’atouts, tant le potentiel du continent se passe de commentaires à tous les niveaux. C’est un marché de plus de 1,2 milliard de consommateurs, 2500 milliards $ de PIB, des richesses encore inexploitées et estimées en trillons de $. ne manquera pas d’atouts, tant le potentiel du continent se passe de commentaires à tous les niveaux. C’est un marché de plus de 1,2 milliard de consommateurs, 2500 milliards $ de PIB, des richesses encore inexploitées et estimées en trillons de $. Justement, cette sous-industrialisation et un commerce interafricain toujours insignifiant- les prévisions les plus optimistes situent ce dernier à une hypothèse haute de 15%- constituent un sérieux handicap à l’opérationnalisation de la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine).
Certes ce grand chantier pour un marché africain unifié, qui a pour fondement l’Accord de libre-échange africain négocié par l’Union africaine (UA) et signé alors par une quarantaine de pays sur les 55 Etats membres, le 21 mars 2018 à Kigali, contraint à une suppression de 90% des droits de douane sur l’importations des marchandises, mais qui va jouer le jeu ? Il a été précédé d’intenses négociations, avant l’entrée en vigueur de l’Accord d’Adhésion officiellement le 30 mai 2019, avant la Ratification de l’Accord d’Adhésion par l’Assemblée des représentants du peuple le 22 juillet 2020. Depuis, peu pays se sont bousculés aux portes de la ratification… une hésitation, soubassement de la crainte d’une parturition avec un mort-né, ou un organe pondéré par moult mesures de sauvegarde, la poussée de droits antidumping ou encore des barrières non tarifaires. Jusqu’à présent les saisies d’exportations font légion dans les aéroports, les amendes pleuvent et quelquefois les commerçantes sont gardées à vue. Quid des voies de recours et de contraintes, en cas de violation de l’Accord ?
Sans mise à niveau, flop assuré
Il reste évident que les niveaux de développement des pays africains sont différenciés. En prélude à la mise en œuvre de la ZLECAf, une mise à niveau des économies reste fondamentale. Elle doit être financée par les Etats les plus nantis et plus avancés sur le plan industriel et déjà acquis aux normes internationaux de qualité, d’hygiène et de packaging, et des partenaires, comme la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ). Comment s’explique dans la plupart de pays où l’informel continue de constituer 80% du tissu économique, l’absence de tels programmes d’appui aux Accords commerciaux en Afrique (AACA), la Promotion des activités d’exportation en Afrique (PAEA) ou autres Programmes d’Appui aux Associations Professionnelles (PAAP), d’Assistance à la réinsertion et à la Garantie ? A défaut, le Sommet Extraordinaire de la ZLECAf, annoncé le 25 novembre 2022 à Niamey par Wamkele Keabetswe Mene, Secrétaire général, avec au cœur sa mise en œuvre, l’adoption du Protocole de l’Investissement, le Commerce Numérique, sera un flop de plus.
Par Daouda Mbaye
Publié pour la première fois le 10-09-2022