Chronique : Togo, un potentiel immense, mais…

Classé parmi les PMA - Pays moins avancés – avec un PIB de 850 USD par habitant, le Togo, petit pays africain, d’à peine 56 785 km², entre le Ghana et le Bénin, qui s’ouvre sur le golfe de Guinée, compte une population d’environ 8,5 millions d’habitants. (Crédit : Dr).

Classé parmi les PMA – Pays moins avancés – avec un PIB de 850 USD par habitant, le Togo, petit pays africain, d’à peine 56 785 km², entre le Ghana et le Bénin, qui s’ouvre sur le golfe de Guinée, compte une population d’environ 8,5 millions d’habitants. Avec un PIB estimé 5 120 milliards f CFA, environ 7,8 milliards d’euros en 2022, ce pays dispose néanmoins de ressources naturelles importantes, à transformer pour générer beaucoup plus de revenus.

Les Togolais ont ceci de commun aux Chiliens, ils habitent un pays plus long que large… Un auteur à succès disait d’ailleurs qu’on s’y déplace, en marchant sur le côté comme des crabes. Doté naturellement de ressources, notamment des gisements mono et polymétalliques (Phosphate, Attapulgite, Fer, Manganèse, Chrome, Zinc, Cuivre, Argent, Nickel, Uranium…) mais aussi du pétrole offshore, du marbre, de la tourbe, du calcaire, mais aussi des terres arables et fertiles, des forêts et de magnifiques paysages, cette richesse est encore peu exploitée, en dépit de programmes de transformation. La configuration économique actuelle fait ressortir une prédominance du secteur tertiaire, près de 59% (activités portuaire, aéroportuaire et financière, commerce, TI…). Quant aux secteur secondaire et primaire, ils rendent respectivement 23 et 18%. Ce sont les branches de la construction, de l’agroalimentaire, de la production d’utilités (électricité, eau) et de gaz qui constituent l’essentiel de l’industrie aux côtés du façonnage du clinker, du ciment et le coton-fibre.

Développement de chaînes de valeur

Parmi les programmes de transformation, principalement des phosphates, le PDGM (Projet de développement et de gouvernance minière) figure en bonne place. Des ZI (Zones industrielles) attendent des investissements pour produire plus de ciment et exploiter davantage la filière phosphate jusqu’à l’acide phosphorique. A Lomé, la capitale, ville renommée très propre, les panneaux d’affichage « Consommer local » ne manquent pas. Justement dans la ZI spéciale d’Adétikopé, il est prévu le développement de chaînes de valeur émanant du bois, du coton, du soja…). Dans cette perspective, le Centre autonome d’études et de renforcement de capacités pour le développement au Togo (Caderdt), sous la présidence de Mme Odilia Birenam Gnassingbe Essonam, participe, soutient et/ou organise régulièrement des colloques (lancement du CREAMO), forums, tels que Forum de haut niveau sur le développement sur le développement des zones de transformations industrielles à travers les partenariats public-privé au Togo, des rencontres internationales… Ces manifestations, qui bénéficient de l’appui du gouvernement togolais, du groupe de la BAD (Banque africaine de développement), d’organismes internationaux… sont à même de donner un grand coup de fouet au secteur agro-industriel. 

SNPT, en fer de lance ?

Le taux de croissance, tombée à 1,8% en 2020, a prouvé une certaine résilience de l’économie togolaise, malgré Covid. Le rebondissement de 5,6% en 2022 pourrait se confirmer davantage cette année. Ce pays, qui compte beaucoup sur ses exportations de PH assurant plus de 40% des recettes, continue de comptabiliser des agrégats qui font ressortir un déficit budgétaire autour de 6,5% du PIB (367,5 milliards f CFA), une dette qui s’alourdit (environ 62% du PIB). Gageons que les réformes, envisagées pour relever les niveaux de production, entre autres dans la filière phosphate, avec le plan d’affaires pour la SNPT (Société nouvelle des phosphates du Togo), se poursuivent. La production s’est accrue de5,9% pour atteindre 1 541 772 tonnes en 2022 et les ventes de 14% avec un cours moyen de 300 $ la tonne. C’est encore très en deçà des potentialités de la branche. Des projets d’implantations d’usines d’engrais par OCP Group (Maroc)- à la suite de l’échec du projet Dangote Industries, NutriSource Pte Ltd (Singapour)- ou encore la mécanisation du groupe BKG (Bonkoungou) seraient fort favorables à l’agriculture togolaise. Dans le secteur primaire, ce pays côtier, situé au cœur d’une nurserie gagnerait à valoriser ses ressources halieutiques, préserver la ressource en respectant le repos biologique, interdisant des filets à mailles fines et en développent des chantiers navals pour passer à une pêche hauturière plus rentable que celle pélagique.

Le pays du pionnier Koffi Djondo

Togo, pays de Koffi Gervais Djondo, Président fondateur de la banque panafricaine Ecobank, de la compagnie aérienne Asky et de plusieurs autres entreprises à succès, qui pèse 1,75 milliard USD, pays dont la devise est « Travail- Liberté- Patrie », au potentiel touristique inestimable avec des sites, tels qu’Abdoulaye Fauna Reserve, Parc national Fazao Malfakassa, troglodytes (Nok & Mampong Cave Dwelling), le Lac Togo, les montagnes, le Palais des gouverneurs, des plages de sables fins bordés de cocotiers, peut mieux faire. Il s’agit de dépasser les clivages, d’apaiser les différends, notamment à l’université de Lomé. La convocation du Pr Adjita Akrawati Shamsidine, doyen de la Faculté de droit, devant un conseil de discipline ou l’intimidation des étudiants par des agents de sécurité dans le campus et cette autorisation préalable de sortie du territoire aux professeurs par le ministre de tutelle, syndrome de tensions à l’université de Lomé au Togo doivent cesser pour laisser la place à l’essor d’une nation qui peut contribuer au développement africain.

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