Interpol intensifie son combat contre le crime organisé ouest-africain. Une opération de l’organisme menée en coordination avec 21 pays africains a abouti à la saisie de 2 millions d’euros, au gel de compte bancaires et des arrestations.
Une opération de répression d’Interpol contre le crime organisé ouest-africain a vu des comptes bancaires gelés, des suspects arrêtés et des enquêtes financières déclenchées dans le monde entier. Entre le 15 et le 29 mai, l’opération « Jackal » a mobilisé les forces de police, les unités de lutte contre la criminalité financière et les agences de cybercriminalité dans 21 pays à travers le monde pour mener une frappe ciblée contre « Black Axe » et des groupes criminels organisés similaires d’Afrique de l’Ouest. Plus de 200 comptes bancaires liés aux produits illicites de la criminalité financière en ligne ont été bloqués au cours de l’opération et plusieurs caïds arrêtés dont les réseaux criminels sont considérés comme une grave menace pour la sécurité mondiale.
Compte rendu de l’opération
Au total l’opération a abouti à 2,15 millions d’euro saisis ou gelés, à 103 arrestations et 1 110 suspects identifiés ainsi aue 208 comptes bancaires bloqués. « Le crime organisé est principalement motivé par le gain financier et INTERPOL s’engage à travailler avec nos pays membres pour priver ces groupes de leurs avoirs mal acquis », a déclaré Isaac Kehinde Oginni, directeur du Centre de lutte contre la criminalité financière et la lutte contre la corruption d’INTERPOL. (IFCACC). Cette opération réussie impliquant un si grand nombre de pays montre clairement ce qui peut être réalisé grâce à la coopération internationale et servira de modèle pour une action policière concertée contre la criminalité financière à l’avenir a-t-il ajouté.
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« Cela envoie également un message fort aux réseaux criminels ouest-africains : peu importe où ils se cachent dans le cyberespace, INTERPOL les poursuivra sans relâche. Les activités illégales de Black Axe et des groupes criminels similaires resteront une priorité pour INTERPOL », a ajouté le directeur de l’IFCACC. Au Portugal, quatre enquêtes ont abouti à la saisie et au recouvrement cumulés de près de 1,4 million d’euros. Au total, 34 arrestations ont été effectuées au cours de l’étape irlandaise de l’opération Jackal, 12 à des fins d’enquête et 22 pour blanchiment d’argent et infractions de type gangland. Dans cinq affaires pénales impliquant des entreprises irlandaises, 225 655 euros ont été récupérés grâce à l’opération Jackal au-delà des frontières irlandaises.
« Il est devenu évident dès le début de l’enquête que la coopération internationale et l’utilisation des capacités d’analyse et de coordination d’INTERPOL étaient essentielles à l’enquête et restent un élément essentiel du succès à ce jour et de l’enquête en cours sur ce groupe », a déclaré le chef adjoint du Bureau central national à Dublin Tony Kelly dans un communiqué consulté par Africa Income.
D’autres arrestations et poursuites sont prévues à travers le monde alors que les renseignements continuent d’arriver et que les enquêtes se déroulent. « Black Axe », et un nombre croissant d’autres organismes du crime organisé d’Afrique de l’Ouest, est un gang violent de type mafieux réputé pour la fraude financière cybernétique, en particulier les stratagèmes de compromission des e-mails professionnels, les escroqueries amoureuses, les escroqueries à l’héritage, la fraude par carte de crédit, la fraude fiscale, les arnaques aux paiements anticipés et le blanchiment d’argent. Plusieurs pays ont participé à l’opération : Argentine, Australie, Belgique, Brésil, Canada, Côte d’Ivoire, France, Allemagne, Indonésie, Irlande, Italie, Malaisie, Pays-Bas, Nigéria, Portugal, Afrique du Sud, Espagne, Suisse, Emirats Arabes Unis, Royaume-Uni, États-Unis. L’opération Jackal 2022 a vu 1,2 million d’euros interceptés sur des comptes bancaires et 75 arrestations.
Une opération d’envergure internationale
En partageant des études de cas et des renseignements d’enquête avant et pendant l’opération, les pays ont pu cibler des suspects et des lieux spécifiques pour des raids, des perquisitions, des procédures judiciaires et des arrestations. Le Secrétariat général a fourni des services de soutien sur le terrain, facilitant les arrestations grâce à la coordination des affaires, à l’analyse de la criminalité et à la fourniture de pistes de renseignement. Des fonctionnaires d’INTERPOL ont été déployés en Côte d’Ivoire, au Portugal et en Espagne, où ils ont soutenu les forces de l’ordre locales avec une analyse de la criminalité et un soutien à la coordination des affaires.